Accueil A la uneInterview #6 Mollis27 avril 2022Interviews Radio / ProjetsOphélie Benito, fondatrice de la SARL Mollis, spécialisée dans la conception et fabrication d’équipements bio-sourcés pour le soin des personnes fragiles, répondait aux questions de Chloé Baduel dans son émission “Bio diversité” sur Radio Caraib Nancy. Découvrez les engagements sociétaux de cette jeune entreprise du bassin nancéien : Si cette nouvelle manière d’appréhender le soin des personnes vous intéresse, n’hésitez pas à contacter l’entreprise à l’adresse suivante : contact@mollis.fr.... Revue de projet #26 Frugali20 avril 2022Projets / Revues de ProjetsNous rencontrons aujourd’hui Chloé Lelarge, fondatrice de l’association Frugali, cabinet d’expertise en pratiques et alimentation durable. Elle revient sur la genèse du projet et ses missions en matière d’alimentation durable. Pouvez-vous vous présenter ? Je m’appelle Chloé Lelarge, j’ai débuté mes études par une prépa littéraire et j’ai ensuite poursuivi en sciences sociales avec un master en géographie de l’Alimentation et des Cultures Alimentaires à La Sorbonne. Mes études m’ont permis d’acquérir une vision globale des pratiques alimentaires. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai travaillé pour la restauration collective sur les questions d’alimentation durable en Ile-de-France. C’est à mon retour à Nancy, à la fin de mon contrat, que se développe ma prise de conscience écologique. Je participe à des événements autour du Zéro Déchet et c’est à ce moment que je rencontre Anais Streit. Anais est formée en neurosciences et gestion de projets, nous comprenons rapidement que nos profils se complètent. Notre objectif, celui de relier nos convictions écologiques et compétences professionnelles dans le but de faire évoluer les pratiques en entreprise sur les questions alimentaires, se dessine doucement. C’est grâce à La Serre à Projets que le projet est officiellement lancé. Lauréates de la première promotion en 2020, le dispositif nous a permis de nous structurer et envisager la suite avec plus de clarté. Pendant un an, nous avons porté Frugali à bout de bras, moi en salariat à temps plein, Anaïs bénévole à mi-temps. Aujourd’hui Anais m’a rejoint à temps plein. Qu’est-ce que Frugali ? Les missions de Frugali sont multiples : nous proposons, d’une part, notre offre de formations aux organisations sur la Transition Ecologique et Alimentaire tout en les accompagnant vers une transformation de l’existant. Nous construisons des programmes de formations afin d’introduire des concepts et modes d’innovation frugaux au sein des entreprises. Ces formations ont pour objectif de développer les compétences professionnelles et ainsi faire le lien avec des pratiques responsables au sens culturel, écologique et social. Nous accompagnons les entreprises dans leur structuration interne ainsi qu’au diagnostic de leur activité. Nous intervenons pour le moment auprès de collectivités et nous déployons actuellement des offres avec les mutuelles mais également de grands groupes engagés sur les questions de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et de transition. Nous sommes déjà référencés sur des plateformes de formations, ce qui nous permet d’être sollicitées par des organisations en France Métropolitaine. Comment en êtes-vous arrivée à imaginer cette nouvelle activité professionnelle ? La création de Frugali est un mélange entre coup de chance et opportunités. A l’époque, Kèpos avait réalisé un sondage sur les activités manquantes du Grand Nancy. Ayant déjà le projet en tête, j’ai pu à plusieurs reprises en discuter avec Emmanuel Paul, fondateur de Kèpos, pour réaliser un diagnostic de territoire. Ce dernier révélait le manque d’un acteur qualifié en matière d’alimentation durable et porteur d’une offre de formation sur le bassin nancéen. Nous avons, par conséquent, profité de cette opportunité pour déposer un dossier de candidature à La Serre à Projets. En quoi votre projet contribue à la transition écologique et solidaire de son territoire ? Comme je l’évoquais un peu plus haut, le projet Frugali comporte différentes strates : Une première qui représente le noyau dur de notre activité : un travail de lobbying auprès des organisations privées, publiques et associatives sur la modification de leurs pratiques.La deuxième réside dans le changement du fonctionnement et pratiques professionnelles via un travail de sensibilisation et formation. Nous avons à cœur de ne jamais juger les structures que nous accompagnons et travaillons avec bienveillance pour comprendre les besoins de nos clients. Plus le dialogue sera fluide, plus les organisations seront disposées à mettre en place les nouvelles pratiques responsables que nous leur conseillerons. Comment envisagez-vous la suite de l’aventure ? Nous travaillons, en 2022, à rechercher l’équilibre économique, tout en pensant à l’intégration en salariat d’Anaïs. A moyen et long terme, nous aimerions élargir nos partenariats et pouvoir créer des permanences juridiques dédiées aux salariés sur la transition alimentaire au sein des entreprises. En ce qui concerne nos engagements chez Kèpos, nous participons à la construction d’un PTCE (Pôle Territorial de Coopération Économique) sur le territoire du Grand Nancy. Parmi les différents groupes de travail, nous avons fait le choix de rejoindre celui dédié à la RSE. Merci !... Interview #5 Fibricoop6 avril 2022Interviews Radio / ProjetsL’émission “Bio diversité“, animée par Chloé Baduel sur Radio Caraib Nancy, accueille Fabien Potiez, coordinateur de la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) Fibricoop. L’occasion de revenir sur le changement de statut de l’association, qui œuvre à la récupération de déchets textiles industriels pour leur offrir une seconde vie. Si vous êtes à la recherche de sacs résistants issus de l’économie circulaire, n’hésitez pas à contacter Fibricoop via son site internet !... Payer le vrai prix des choses30 mars 2022RéflexionsLa guerre en Ukraine a déjà pour effet de faire grimper substantiellement les prix de l’énergie et des matières premières, notamment agricoles. C’est ainsi que le pétrole, le gaz, le nickel, le blé ou encore l’huile de tournesol voient leur prix s’envoler de manière exponentielle. L’inflation est au plus haut depuis de très nombreuses années en Europe, et notamment en France. Mais il est important de noter que ce mouvement haussier était déjà en cours avant l’agression de l’Ukraine par la Russie. Il concernait alors en particulier le gaz et le pétrole, mais aussi les coûts de logistique ou les semi-conducteurs. Il était alors majoritairement attribué à la reprise post-covid et à la désorganisation des chaînes logistiques internationales. Mais personne ne prenait en compte qu’il n’était pas impossible que la capacité à fournir des écosystèmes dont nous dépendons soit elle-même limitée, et d’une certaine manière, déjà « au taquet » ! La Guerre en Ukraine est un accélérateur et un amplificateur de ces tendances, dans plusieurs domaines : Les occidentaux cherchent à réduire leur dépendance au gaz et au pétrole russes, ce qui accroît la pression haussière sur les prix via une demande plus forte auprès des autres producteurs.Les engrais et autres produits de synthèse pour l’agriculture sont très dépendants du pétrole, et massivement produits en Russie et Ukraine. Cela implique directement une augmentation des coûts de production des agriculteurs.La Russie et l’Ukraine sont de très importants exportateurs de matières premières agricoles (céréales, oléagineux, etc.). Leur capacité à fournir va être très fortement impactée par la guerre : incapacité des paysans ukrainiens à pratiquer leur activité (manque de carburant, indisponibilité des agriculteurs car partis au combat ou ayant dû fuir, etc.), impossibilité d’exporter les marchandises depuis les ports de la Mer Noire, difficulté à payer les opérateurs russes du fait des sanctions financières touchant le pays, etc.Augmentation du coût des matières premières métalliques, comme par exemple le nickel, du fait d’une forte concentration de la production en Russie. On constate également par exemple en ce moment de très fortes pénuries d’acier, l’Ukraine étant un pays avec une puissante industrie lourde. écologiques se renforcent pour aboutir à un même résultat : notre mode de vie va devenir littéralement hors de prix. Quelque part, nous avons vécu depuis des décennies à crédit, en pillant les écosystèmes, en prenant dans leur stock de capital plutôt que dans les intérêts qu’ils étaient capables de nous fournir, les fameuses ressources renouvelables. Pour des acteurs comme Kèpos, il était clair que l’on ne pouvait toujours sortir plus de produits d’écosystèmes dont la capacité à fournir était par définition limitée, et qu’un hiatus allait apparaître. En conséquence, la sécurité alimentaire d’une grande partie du monde n’est plus assurée, les causes géopolitiques se mêlant aux difficultés économiques et aux effets du changement climatique (sécheresse historique au Maroc ou en Amérique latine par exemple). Mais le pire est bien sûr que ce sont les populations les plus déshéritées qui vont le plus souffrir, et notamment dans les pays dont l’autosuffisance alimentaire est la plus faible (Moyen-Orient, Maghreb, Afrique subsaharienne, etc.). On s’attend à des famines et des troubles politiques et géopolitiques terribles. En France, la situation se traduit par la montée en puissance de la thématique du « pouvoir d’achat », qui devient incontournable dans le débat présidentiel. Mais malgré la démagogie de nos candidats et dirigeants, il est très clair que l’on ne s’en sortira pas à coup de ristournes sur le prix de l’essence ou de primes inflation. Et que ce soit l’État ou les consommateurs qui sortent l’argent, il faudra toujours payer ! Il importe donc que tout un chacun comprenne que la donne vient de radicalement changer, et que ce qui n’était jusqu’à présent que latent devient terriblement réel : il va nous falloir payer le vrai prix des choses. L’abondance dans laquelle nous avons vécu depuis un siècle était d’une certaine manière irréelle. Plus que jamais, le seul scénario soutenable est celui de la sobriété. Et nous avons tous intérêt à la choisir plutôt qu’à la subir. Emmanuel Paul de Kèpos... Lancement de la promotion 2022 de La Serre à Projets !28 mars 2022ActualitésLa Serre à Projets accompagne depuis 2019 des porteurs de projets engagés dans la Transition Écologique et Solidaire sur le Grand Nancy. Le dispositif repère en amont des besoins non-satisfaits sur le territoire, imagine des solutions pour y répondre, étudie leur opportunité, puis les transmets à des porteurs de projets issus de l’Économie Sociale Solidaire. Retrouvez plus d’informations sur le fonctionnement de La Serre à Projets en vous rendant sur son site internet ou sur cet article. Ce jeudi 17 mars 2022, Kèpos et France Active Lorraine, qui portent tout deux la Serre à projets, accueillaient les lauréats de la nouvelle promotion pour une journée d’intégration en présentiel. Une première pour le dispositif qui, depuis près deux ans, organisait ses rencontres en visioconférence. Au programme de cette journée : atelier brise-glace durant lequel les lauréats ont appris à se connaître, présentation des projets et de l’accompagnement proposé par Kèpos et France Active Lorraine, suivie par une formation sur les six étapes de la création (l’idée, l’étude de marché, l’étude financière, l’étude juridique, la recherche de fonds, et enfin l’installation). D’autres formations auront lieu dans les prochaines semaines pour accompagner au mieux chaque activité, et faire monter en compétences les porteurs de projet. Parmi les lauréats sélectionnés cette année, nous retrouvons une grande variété de projets : Une recyclerie de matériels numériques portée par l’association ULIS et la société SOS Futur.Une solution d’auto-hébergement informatique libre et écologique par Codatte, jeune entreprise fondée en 2020.Une offre de vélo-taxi et vélo-bus pour une mobilité douce permettant de réduire la pollution liée au trafic automobile en ville.Un centre de médiation équine au service du bien-être des humains et des animaux.Un projet de “Café des enfants”, lieu de vie et de rencontres pour petits et grands.Une Cantine Solidaire avec l’association Le Vert T’y Go, réunissant publics isolés et producteurs locaux.Une recyclerie créative de textile.Une productrice de fleurs locales avec la Ferme Florale du Sânon La collecte et traitement efficaces des biodéchets par l’association AEIM ADAPEI 54 Le dispositif s’étend également depuis cette année sur les Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville (QPV) : “Les Provinces” à Laxou et “Les Nations” à Vandœuvre-lès-Nancy. Sur ces deux secteurs, la Serre va accompagner les projets suivants : Un projet de Cantine Solidaire porté par l’association KHAMSAUn tiers-lieu dédié à la transition écologique et solidaire par l’association “Si l’on se parlait“ Les lauréats sautent désormais dans le grand bain de l’entrepreneuriat ! Suivez leurs évolutions sur le site internet de La Serre ou depuis sa page Facebook. Alexandra Casas de Kèpos... Revue de projet #25 : les CIGALES22 mars 2022Projets / Revues de ProjetsA l’occasion du changement d’échelle de plusieurs membres du Jardin d’Entreprises, au capital desquels la CIGALES Mirabelle a pris des parts, Samuel Colin, qui est également salarié de Kèpos, nous explique le fonctionnement de ces clubs d’investisseurs engagés dans la transition écologique. A noter qu’il est d’ailleurs partie prenante dans l’association régionale des CIGALES du Grand Est. Faisons connaissance : qui êtes-vous ? Comment en êtes-vous venu à participer à une CIGALES ? Je suis impliqué de longue date dans différents projets en lien avec la transition écologique (création d’une AMAP, mouvements associatifs de protection de l’environnement). Par ailleurs, mes études en école de commerce m’ont permis de me former à la gestion financière. Au delà de la vision promue par ces écoles, j’ai peu à peu découvert les impacts négatifs majeurs de la finance sur l’environnement. En d’autres termes, mon épargne placée dans une banque “traditionnelle” pouvait servir, à mon insu, à financer des projets particulièrement polluants, tels que l’extraction d’énergies fossiles, la fabrication d’armes, etc. Peu de temps après cette prise de conscience, j’entends parler du mouvement des CIGALES dans un article de l’Est Républicain. J’assiste à une réunion d’information organisée à la MJC Bazin de Nancy et j’y rencontre les futures personnes avec qui la CIGALES Mirabelle sera créée ! Pouvez-vous nous présenter l’association des CIGALES du Grand Est ? Par définition, une CIGALES (Club d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire) est un regroupement de particuliers mettant en commun une partie de leur épargne pour financer des entreprises qui se lancent ou se développent. Chaque CIGALES est composée de 5 à 20 personnes. Ces dernières interviennent, la plupart du temps, en prenant des parts dans les entreprises ou en réalisant des prêts quand la prise de parts n’est pas possible. On compte aujourd’hui 13 CIGALES actives en Grand Est. Notre association régionale les fédère et a pour principales missions : D’accompagner les CIGALES locales.De faire vivre le mouvement en interne.D’élargir le mouvement en favorisant la création de nouvelles CIGALES et en recrutant de nouvelles personnes. En ce qui concerne le département de Meurthe-et-Moselle, nous comptons actuellement 5 CIGALES en activité. Comment rejoindre une CIGALES ? Sur ce point, chaque CIGALES est autonome et fixe ses règles. La meilleure façon de se lancer est de créer sa propre CIGALES. Prenons l’exemple de la CIGALES « Coup de pousse », initiée par Laure Hammerer, également salariée chez Kèpos, et Franck Magot, qui avait lui même été financé par deux CIGALES au lancement du projet “Les Fermiers d’Ici“. Voici ce que dit Franck : “A la création de l’entreprise, j’ai ouvert le capital à deux clubs d’investisseurs (des CIGALES) et une personne physique. C’est sûrement le choix dont je suis le plus satisfait. Cela me permet d’échanger avec eux, de prendre du recul et de progresser. Sans ce partage, l’entreprise n’en serait pas là où elle en est en ce moment.“ Si cette idée vous tente, le premier pas à réaliser est de contacter l’association régionale pour qu’elle vous donne toutes les clés et vous accompagne à la création d’une CIGALES. Les étapes sont globalement simple, et en un rien de temps le projet sera lancé ! Quels sont ses champs d’action et en quoi le projet contribue à la transition écologique et solidaire de son territoire ? A quels types de projets a déjà participé la CIGALES Mirabelle ? L’objectif d’une CIGALES est d’aider à faire naître sur un territoire des projets qui auraient plus de mal à émerger sinon. Les CIGALES favorisent et interviennent dans le champ plus général de l’Economie Sociale et Solidaire en apportant de l’argent « frais » au capital des structures. Les CIGALES défendent dans leurs investissement les valeurs de la Charte des CIGALES. Chaque club choisi, de façon indépendante, ses valeurs principales, qu’elles soient écologiques, sociales ou culturelles. Dans la CIGALES Mirabelle, nous sommes très attachés aux questions écologiques. Nous accompagnons actuellement pas moins de 13 projets différents, dont plusieurs font partie du Jardin d’Entreprises de Kèpos : Les Fermiers d’Ici, Mollis, Energéthic, le restaurant-coopératif Arlevie, la brasserie de bières biologiques et artisanales La Grenaille, l’épicerie Court-Circuit, Fibricoop, Vêt Ethic, la Grande Epicerie Générale (GEG) ou encore l’épicerie animée PAMBio à Pont-à-Mousson… Au delà de l’apport financier, les cigaliers peuvent participer, si la structure le souhaite, aux réunions stratégiques et grandes réflexions sur l’avenir de l’entreprise. La CIGALES sert également de relais de communication, favorise la mise en réseau et soutient le porteur de projet lorsqu’il en a besoin. Quelles sont les limites de ce type d’initiative ? Le mouvement des CIGALES est nécessaire mais ne sera jamais suffisant pour financer la transition écologique. Il doit s’accompagner d’établissements financiers éthiques tels que la Nef et du changement de pratiques des banques conventionnelles. Toutefois, les CIGALES représentent un outil intéressant pour la finance au service d’une économie concrète, de proximité, réellement écologique et solidaire. Comment envisagez-vous la suite de l’aventure CIGALES ? La durée de vie légale d’une CIGALES est de 5 ans. Au bout de ces 5 ans, les CIGALES doivent décider si elles souhaitent se renouveler ou non. De notre côté, la dynamique est bonne chez Mirabelle et nous aimerions que le projet continue encore sur de nombreuses années. En ce qui concerne l’échelle régionale, j’aimerais que la dynamique de nouvelles créations de CIGALES accélère et qu’à terme les CIGALES se réunissent pour financer des projets à plus grande échelle ! Merci ! Alexandra Casas de Kèpos... Interview #4 Frugali23 février 2022Actualités / Interviews Radio / ProjetsEn compagnie de Chloé Baduel, animatrice de l’émission “Bio diversité” sur Radio Caraib Nancy, Chloé Lelarge, fondatrice du cabinet de conseil et de formation Frugali, est revenue sur les origines du projet, son champ d’actions mais également les perspectives qui se profilent pour l’année 2022. Retrouvez son intervention ci-dessous : Si la transition de votre entreprise vers des pratiques plus responsables vous intéresse, n’hésitez pas à contacter Frugali via son site internet. Alexandra Casas de Kèpos... A la rencontre de La Benne Idée23 février 2022ActualitésCe lundi 21 février, nous nous rendions dans les locaux de la recyclerie La Benne Idée, situés au 16 rue de la Malgrange à Jarville, en compagnie de plusieurs membres du Jardin d’Entreprises de Kèpos. Un moment convivial hors-les-murs pour faire découvrir les activités de chacun et, par la même occasion, créer du lien. A l’honneur ce mois-ci : l’association de réemploi de mobilier qui a pris le temps de nous expliquer la genèse ainsi que l’avenir du projet. Lauréate de la Serre à Projets en 2020, l’association collecte des objets destinés à être jetés pour ensuite les vendre à prix solidaire en intégrant de la rénovation et de la création pour valoriser au maximum le mobilier récupéré. A termes, l’équipe espère réemployer 280 tonnes de déchets mobiliers par an grâce à l’accès aux déchetteries du Grand Nancy ainsi que les différents dons de particuliers et professionnels. A l’initiative de ce projet nous retrouvons trois entrepreneurs engagés : Antoine Plantier, ingénieur géologue, Chloé Geiss, ingénieur agronome et Thomas Henry, anciennement menuisier ébéniste. Tous ont à cœur de mêler utilité sociale, sensibilisation et éco-responsabilité. Ce projet pour objectif de créer 35 emplois dont une vingtaine en chantier d’insertion. Pour cela, la recyclerie a obtenu, il y a peu, l’agrément d’Atelier et Chantier d’Insertion. Une nouvelle étape pour cette association solidaire qui permettra d’accompagner des personnes dans leur démarche de retour à l’emploi. Au sein de 5 000m² d’espaces disponibles destinés à devenir une “Cité du Faire”, la recyclerie en occupe actuellement 1 000m². De nouveaux ateliers d’artisans d’art devraient voir le jour dans quelques mois sur l’espace restant. A terme pourront être menées des actions de sensibilisation à la transition écologique mais également des activités de création de mobilier design. Découvrez la boutique en ligne Suivez de près les actualités de l’association en cliquant ici. Alexandra Casas de Kèpos... Revue de projet #24 : Comm’ un avenir14 février 2022Actualités / Projets / Revues de ProjetsL’agence de communication responsable Comm’ un avenir soufflait sa première bougie le 4 janvier dernier, à cette occasion, nous avons posé quelques questions à sa fondatrice, Anne-Sophie Gall, sur son parcours et les perspectives du projet. Pouvez-vous vous présenter ? Je m’appelle Anne-Sophie Gall et j’ai débuté mon parcours en communication par un DUT Communication des Organisations à l’IUT Charlemagne à Nancy. J’ai ensuite poursuivi en Master Stratégie et Conseil en Communication à la Faculté de Lettres et des Sciences Humaines de l’Université de Lorraine. Ma passion pour le chant et le secteur musical me destinait plutôt à travailler dans cette voie, mais ma progressive prise de conscience des enjeux environnementaux m’a amenée à repenser mes projets professionnels. C’est en 2018 que je commence à m’engager dans diverses associations écologiques, en particulier Greenpeace et La Cantoche. Le besoin de retrouver du sens dans ma vie professionnelle me pousse à quitter mon poste de Chargée de communication à la Ville de Ludres. L’idée de créer un projet en lien avec la transition écologique m’apparaît désormais comme une évidence. Après quelques mois de réflexion, je décide de me lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat en proposant mes compétences en communication aux structures engagées située dans la Métropole du Grand Nancy. Qu’est-ce que Comm’ un avenir ? L’objectif premier de ce projet réside dans le soutien que j’apporte aux initiatives vertueuses de mon territoire. Les associations et petites structures souffrent souvent d’un manque de visibilité et de ressources humaines ou matérielles en terme de communication. En les aidant dans leur communication, les structures auront la possibilité de toucher un plus large public et de démocratiser les problématiques d’enjeux climatiques et sociétaux. En ce qui concerne, le terme « Agence », je suis consciente que ce dernier est connoté. Cependant, Comm’ un Avenir relève d’une réelle alternative aux agences de communication classiques. Ce terme permet de rassembler, en un seul mot, les différents champs d’action sur lesquels je peux intervenir : gestion des réseaux sociaux, communication print, identité visuelle, éco-conception, relations presse mais également la réalisation de plans de communication. Je travaille pour le moment seule pour différentes structures, telles que day by day, Décor’Jardin, les Fermiers d’ici ou la coopérative anti-gaspi Arlevie. Grâce à la mise en réseau de Kèpos, j’ai également pu œuvrer à la communication de Fibricoop, coopérative de réemploi de textiles usagés issus de blanchisseries industrielles. Comment en êtes-vous arrivée à imaginer cette nouvelle activité professionnelle ? Cette idée d’agence responsable vient de mes engagements associatifs. Le manque de moyens en interne, qu’ils soient d’ordre humain, communicationnel ou financier, m’a poussé à créer ma propre entreprise au service de l’intérêt général. Bien qu’il existe une dissonance entre la communication et la transition écologique : l’un agit plutôt dans une vision court-termiste, tandis que le second s’inscrit dans le long terme, j’ai décidé de m’intéresser aux alternatives de la communication responsable. Cette dernière se démarque des messages poussant à la surconsommation ou la production de supports très énergivores. Chacune de mes missions est donc pensée de manière à limiter ses impacts : utilisation de logiciels open source, choix de supports écolabellisés et prestataires engagés, diffusion de messages clairs et transparents en accord avec les objectifs de développement durable, etc. En quoi votre projet contribue à la transition écologique et solidaire de son territoire ? Le projet Comm’ un avenir contribue à la transition du territoire nancéien en soutenant des initiatives écologiques et sociales en faveur d’une meilleure intégration du territoire dans les enjeux de demain. Véhiculer des messages de sobriété me tient particulièrement à cœur, la transmission de connaissances est un levier indispensable à la sensibilisation à l’écologie des générations actuelles et futures. C’est pourquoi j’interviens également dans le cadre de la Licence Information et Communication de la Faculté de Lettres de Nancy, afin de partager mes expériences et montrer qu’une synergie entre écologie et communication est possible. Consciente du manque en interne des associations, je propose un tarif solidaire et engagé de -20 % sur l’ensemble des services proposés. Bien qu’au départ Comm’ un avenir se destinait à la communication des associations, celle-ci s’oriente aujourd’hui vers tout type d’acteur de l’ESS portant des valeurs fortes et se donnant les moyens de les appliquer. Comment envisagez-vous la suite de l’aventure ? J’envisage la suite de l’agence à plusieurs. En effet, les propositions de contrats et la charge de travail s’accumulant, il devient de plus en plus difficile de travailler seule. Les demandes se multipliant, le projet tend également à élargir sa zone d’activité à la région Grand Est. J’aimerais, d’autre part, aller plus loin dans la réflexion et la réalisation des supports de communication responsable en creusant tous les aspects de l’éco-responsabilité et renforçant mes liens avec les structures engagées du territoire. Merci ! Alexandra Casas de Kèpos... En route pour la deuxième promotion du Crea-Lab !9 février 2022ActualitésCo-porté par Kèpos, France Active Lorraine et Simplon Grand Est, le Crea-Lab vise à accompagner de jeunes entreprises engagées de moins de 3 ans sur le bassin lunévillois. L’accompagnement de la première promotion a débuté en octobre 2021 en regroupant divers secteurs d’activités : lutte contre le gaspillage alimentaire, restauration biologique et itinérante, dépollution des sols, création d’une librairie éco-responsable ou encore le développement d’un garage solidaire. Autant de projets qui participe à l’économie locale et dynamise son territoire ! Pour cette deuxième saison, le Crea-Lab lance son appel à candidatures pour recruter sur l’ensemble du bassin de vie lunévillois des entrepreneurs prêts à démarrer un programme de 6 mois visant à accélérer leur développement et conforter leur engagements écologiques, numériques et sociétaux . Vous bénéficierez : D’un accompagnement personnalisé D’un diagnostic 360° de la performance de votre entreprise D’un programme d’ateliers de formation ciblés Si le projet vous intéresse, rejoignez nous lors d’une réunion d’information en ligne gratuite le jeudi 24 février de 9h30 à 10h30 ! Je m'inscris N’hésitez pas à nous solliciter à l’adresse suivante isabelle@kepos.fr ou par téléphone 06 61 48 81 92 si vous avez des questions !Vous avez jusqu’au 25 mars 2022 pour déposer votre candidature en remplissant le formulaire ci-dessous : Je dépose ma candidature Alexandra Casas de Kèpos... ActualitésLancement de la promotion 2022 de La Serre à Projets !28 mars 2022ActualitésLa Serre à Projets accompagne depuis 2019 des porteurs de projets engagés dans la Transition Écologique et Solidaire sur le Grand Nancy. Le dispositif repère en amont des besoins non-satisfaits sur le territoire, imagine des solutions pour y répondre, étudie leur opportunité, puis les transmets à des porteurs de projets issus de l’Économie Sociale Solidaire. Retrouvez plus d’informations sur le fonctionnement de La Serre à Projets en vous rendant sur son site internet ou sur cet article. Ce jeudi 17 mars 2022, Kèpos et France Active Lorraine, qui portent tout deux la Serre à projets, accueillaient les lauréats de la nouvelle promotion pour une journée d’intégration en présentiel. Une première pour le dispositif qui, depuis près deux ans, organisait ses rencontres en visioconférence. Au programme de cette journée : atelier brise-glace durant lequel les lauréats ont appris à se connaître, présentation des projets et de l’accompagnement proposé par Kèpos et France Active Lorraine, suivie par une formation sur les six étapes de la création (l’idée, l’étude de marché, l’étude financière, l’étude juridique, la recherche de fonds, et enfin l’installation). D’autres formations auront lieu dans les prochaines semaines pour accompagner au mieux chaque activité, et faire monter en compétences les porteurs de projet. Parmi les lauréats sélectionnés cette année, nous retrouvons une grande variété de projets : Une recyclerie de matériels numériques portée par l’association ULIS et la société SOS Futur.Une solution d’auto-hébergement informatique libre et écologique par Codatte, jeune entreprise fondée en 2020.Une offre de vélo-taxi et vélo-bus pour une mobilité douce permettant de réduire la pollution liée au trafic automobile en ville.Un centre de médiation équine au service du bien-être des humains et des animaux.Un projet de “Café des enfants”, lieu de vie et de rencontres pour petits et grands.Une Cantine Solidaire avec l’association Le Vert T’y Go, réunissant publics isolés et producteurs locaux.Une recyclerie créative de textile.Une productrice de fleurs locales avec la Ferme Florale du Sânon La collecte et traitement efficaces des biodéchets par l’association AEIM ADAPEI 54 Le dispositif s’étend également depuis cette année sur les Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville (QPV) : “Les Provinces” à Laxou et “Les Nations” à Vandœuvre-lès-Nancy. Sur ces deux secteurs, la Serre va accompagner les projets suivants : Un projet de Cantine Solidaire porté par l’association KHAMSAUn tiers-lieu dédié à la transition écologique et solidaire par l’association “Si l’on se parlait“ Les lauréats sautent désormais dans le grand bain de l’entrepreneuriat ! Suivez leurs évolutions sur le site internet de La Serre ou depuis sa page Facebook. Alexandra Casas de Kèpos... Interview #4 Frugali23 février 2022Actualités / Interviews Radio / ProjetsEn compagnie de Chloé Baduel, animatrice de l’émission “Bio diversité” sur Radio Caraib Nancy, Chloé Lelarge, fondatrice du cabinet de conseil et de formation Frugali, est revenue sur les origines du projet, son champ d’actions mais également les perspectives qui se profilent pour l’année 2022. Retrouvez son intervention ci-dessous : Si la transition de votre entreprise vers des pratiques plus responsables vous intéresse, n’hésitez pas à contacter Frugali via son site internet. Alexandra Casas de Kèpos... A la rencontre de La Benne Idée23 février 2022ActualitésCe lundi 21 février, nous nous rendions dans les locaux de la recyclerie La Benne Idée, situés au 16 rue de la Malgrange à Jarville, en compagnie de plusieurs membres du Jardin d’Entreprises de Kèpos. Un moment convivial hors-les-murs pour faire découvrir les activités de chacun et, par la même occasion, créer du lien. A l’honneur ce mois-ci : l’association de réemploi de mobilier qui a pris le temps de nous expliquer la genèse ainsi que l’avenir du projet. Lauréate de la Serre à Projets en 2020, l’association collecte des objets destinés à être jetés pour ensuite les vendre à prix solidaire en intégrant de la rénovation et de la création pour valoriser au maximum le mobilier récupéré. A termes, l’équipe espère réemployer 280 tonnes de déchets mobiliers par an grâce à l’accès aux déchetteries du Grand Nancy ainsi que les différents dons de particuliers et professionnels. A l’initiative de ce projet nous retrouvons trois entrepreneurs engagés : Antoine Plantier, ingénieur géologue, Chloé Geiss, ingénieur agronome et Thomas Henry, anciennement menuisier ébéniste. Tous ont à cœur de mêler utilité sociale, sensibilisation et éco-responsabilité. Ce projet pour objectif de créer 35 emplois dont une vingtaine en chantier d’insertion. Pour cela, la recyclerie a obtenu, il y a peu, l’agrément d’Atelier et Chantier d’Insertion. Une nouvelle étape pour cette association solidaire qui permettra d’accompagner des personnes dans leur démarche de retour à l’emploi. Au sein de 5 000m² d’espaces disponibles destinés à devenir une “Cité du Faire”, la recyclerie en occupe actuellement 1 000m². De nouveaux ateliers d’artisans d’art devraient voir le jour dans quelques mois sur l’espace restant. A terme pourront être menées des actions de sensibilisation à la transition écologique mais également des activités de création de mobilier design. Découvrez la boutique en ligne Suivez de près les actualités de l’association en cliquant ici. Alexandra Casas de Kèpos... Revue de projet #24 : Comm’ un avenir14 février 2022Actualités / Projets / Revues de ProjetsL’agence de communication responsable Comm’ un avenir soufflait sa première bougie le 4 janvier dernier, à cette occasion, nous avons posé quelques questions à sa fondatrice, Anne-Sophie Gall, sur son parcours et les perspectives du projet. Pouvez-vous vous présenter ? Je m’appelle Anne-Sophie Gall et j’ai débuté mon parcours en communication par un DUT Communication des Organisations à l’IUT Charlemagne à Nancy. J’ai ensuite poursuivi en Master Stratégie et Conseil en Communication à la Faculté de Lettres et des Sciences Humaines de l’Université de Lorraine. Ma passion pour le chant et le secteur musical me destinait plutôt à travailler dans cette voie, mais ma progressive prise de conscience des enjeux environnementaux m’a amenée à repenser mes projets professionnels. C’est en 2018 que je commence à m’engager dans diverses associations écologiques, en particulier Greenpeace et La Cantoche. Le besoin de retrouver du sens dans ma vie professionnelle me pousse à quitter mon poste de Chargée de communication à la Ville de Ludres. L’idée de créer un projet en lien avec la transition écologique m’apparaît désormais comme une évidence. Après quelques mois de réflexion, je décide de me lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat en proposant mes compétences en communication aux structures engagées située dans la Métropole du Grand Nancy. Qu’est-ce que Comm’ un avenir ? L’objectif premier de ce projet réside dans le soutien que j’apporte aux initiatives vertueuses de mon territoire. Les associations et petites structures souffrent souvent d’un manque de visibilité et de ressources humaines ou matérielles en terme de communication. En les aidant dans leur communication, les structures auront la possibilité de toucher un plus large public et de démocratiser les problématiques d’enjeux climatiques et sociétaux. En ce qui concerne, le terme « Agence », je suis consciente que ce dernier est connoté. Cependant, Comm’ un Avenir relève d’une réelle alternative aux agences de communication classiques. Ce terme permet de rassembler, en un seul mot, les différents champs d’action sur lesquels je peux intervenir : gestion des réseaux sociaux, communication print, identité visuelle, éco-conception, relations presse mais également la réalisation de plans de communication. Je travaille pour le moment seule pour différentes structures, telles que day by day, Décor’Jardin, les Fermiers d’ici ou la coopérative anti-gaspi Arlevie. Grâce à la mise en réseau de Kèpos, j’ai également pu œuvrer à la communication de Fibricoop, coopérative de réemploi de textiles usagés issus de blanchisseries industrielles. Comment en êtes-vous arrivée à imaginer cette nouvelle activité professionnelle ? Cette idée d’agence responsable vient de mes engagements associatifs. Le manque de moyens en interne, qu’ils soient d’ordre humain, communicationnel ou financier, m’a poussé à créer ma propre entreprise au service de l’intérêt général. Bien qu’il existe une dissonance entre la communication et la transition écologique : l’un agit plutôt dans une vision court-termiste, tandis que le second s’inscrit dans le long terme, j’ai décidé de m’intéresser aux alternatives de la communication responsable. Cette dernière se démarque des messages poussant à la surconsommation ou la production de supports très énergivores. Chacune de mes missions est donc pensée de manière à limiter ses impacts : utilisation de logiciels open source, choix de supports écolabellisés et prestataires engagés, diffusion de messages clairs et transparents en accord avec les objectifs de développement durable, etc. En quoi votre projet contribue à la transition écologique et solidaire de son territoire ? Le projet Comm’ un avenir contribue à la transition du territoire nancéien en soutenant des initiatives écologiques et sociales en faveur d’une meilleure intégration du territoire dans les enjeux de demain. Véhiculer des messages de sobriété me tient particulièrement à cœur, la transmission de connaissances est un levier indispensable à la sensibilisation à l’écologie des générations actuelles et futures. C’est pourquoi j’interviens également dans le cadre de la Licence Information et Communication de la Faculté de Lettres de Nancy, afin de partager mes expériences et montrer qu’une synergie entre écologie et communication est possible. Consciente du manque en interne des associations, je propose un tarif solidaire et engagé de -20 % sur l’ensemble des services proposés. Bien qu’au départ Comm’ un avenir se destinait à la communication des associations, celle-ci s’oriente aujourd’hui vers tout type d’acteur de l’ESS portant des valeurs fortes et se donnant les moyens de les appliquer. Comment envisagez-vous la suite de l’aventure ? J’envisage la suite de l’agence à plusieurs. En effet, les propositions de contrats et la charge de travail s’accumulant, il devient de plus en plus difficile de travailler seule. Les demandes se multipliant, le projet tend également à élargir sa zone d’activité à la région Grand Est. J’aimerais, d’autre part, aller plus loin dans la réflexion et la réalisation des supports de communication responsable en creusant tous les aspects de l’éco-responsabilité et renforçant mes liens avec les structures engagées du territoire. Merci ! Alexandra Casas de Kèpos... En route pour la deuxième promotion du Crea-Lab !9 février 2022ActualitésCo-porté par Kèpos, France Active Lorraine et Simplon Grand Est, le Crea-Lab vise à accompagner de jeunes entreprises engagées de moins de 3 ans sur le bassin lunévillois. L’accompagnement de la première promotion a débuté en octobre 2021 en regroupant divers secteurs d’activités : lutte contre le gaspillage alimentaire, restauration biologique et itinérante, dépollution des sols, création d’une librairie éco-responsable ou encore le développement d’un garage solidaire. Autant de projets qui participe à l’économie locale et dynamise son territoire ! Pour cette deuxième saison, le Crea-Lab lance son appel à candidatures pour recruter sur l’ensemble du bassin de vie lunévillois des entrepreneurs prêts à démarrer un programme de 6 mois visant à accélérer leur développement et conforter leur engagements écologiques, numériques et sociétaux . Vous bénéficierez : D’un accompagnement personnalisé D’un diagnostic 360° de la performance de votre entreprise D’un programme d’ateliers de formation ciblés Si le projet vous intéresse, rejoignez nous lors d’une réunion d’information en ligne gratuite le jeudi 24 février de 9h30 à 10h30 ! Je m'inscris N’hésitez pas à nous solliciter à l’adresse suivante isabelle@kepos.fr ou par téléphone 06 61 48 81 92 si vous avez des questions !Vous avez jusqu’au 25 mars 2022 pour déposer votre candidature en remplissant le formulaire ci-dessous : Je dépose ma candidature Alexandra Casas de Kèpos... La Serre à projets prend le micro !24 janvier 2022ActualitésNotre chef de projet, Ian Mc Laughlin, répondait aux questions de Chloé Baduel dans son émission “Bio diversité” sur Radio Caraib Nancy le 20 janvier dernier, concernant l’appel à candidatures 2022 de La Serre à projets Retrouvez son interview pour en apprendre plus sur ce dispositif et les thématiques retenues pour cette troisième année : Alexandra Casas de Kèpos... Les jardins confinés11 janvier 2022ActualitésNous confions aujourd’hui la plume à Damien Peltier, chef de projet de notre tiers-lieu sur le quartier Biancamaria ! Je souhaiterais vous parler des jardins partagés ou collectifs, et pour tout dire, tout particulièrement de celui créé de toutes pièces en partant simplement d’une idée : remettre en valeur une friche urbaine, couplée à l’envie de retrouver un lien avec la terre et le vivant. Mais avant cela, une petite rétrospective s’impose… Depuis le moyen-âge, nos villes occidentales sont pensées et conçues sur un modèle d’arrachement à la nature. Plus sûres et plus « civilisées » que jamais, nos cités actuelles nous apportent un confort indéniable : de l’eau potable au robinet, une commode proximité avec toutes sortes de vendeurs de biens et de denrées, la sécurité grâce à la protection apportée par nos portes blindées et nos brigades de police, la facilité d’accès à la culture, aux divertissements et aux soins … Un véritable paradis ! Pourtant, à la fin du XIXe siècle, l’urbanisation effrénée, engendrée par la « révolution industrielle », a reposé la question du rôle et de la place attribués au végétal dans l’espace urbain. C’est en 1919 qu’est apparue la notion « d’espaces libres à préserver », en 1961 que le terme « espace vert » a été introduit pour la première fois dans les textes réglementaires, et aux alentours des années 1980 que le concept de « trame verte et bleue » a été pensé. Enfin, dans les années 1990, les premiers jardins collectifs ont commencé à voir le jour en France. Bref, bien du chemin a été parcouru depuis l’ère industrielle, de l’urbanisme de la fonctionnalité d’hier à l’urbanisme écologique que nous connaissons aujourd’hui. Mais alors, pourquoi, me direz-vous ? Pourquoi défaire le béton et les paysages stériles si rassurants et aisément praticables que nous avons mis tant de temps et d’énergie à fabriquer ? Pourquoi changer le visage de nos chères villes, devenues plus hautes, plus vastes et plus peuplées que jamais ? En résumé, pourquoi réintroduire des espaces verts ? La réponse à ces questions semble peut-être plus évidente avec cette reformulation : combien d’entre nous ont souffert de l’absence d’espace de « nature » en ces temps d’épidémie ? Mais tout d’abord, peut-être convient-il de se demander : qu’est-ce que la nature ? Si on en croit le Petit Robert, la nature c’est « tout ce qui existe dans l’univers hors de l’être humain et de son action ». Cela voudrait dire que, quoique nous fassions, la ville et tous les espaces qui la composent ne peuvent être des espaces de « nature » puisque façonnés par l’homme. Pire encore, cette définition amène à penser que l’homme lui-même ne fait pas partie de la nature. Mais alors, sommes-nous destinés à vivre dans un univers parallèle fait de béton et de métal ? Nous sommes-nous tant éloignés de notre nature profonde et de la biosphère au point de nous en émanciper de la sorte ? Force est de constater que non, si l’on en croit les très nombreuses études listant les bienfaits directs et indirects que ces petits coins de verdures nous apportent : diminution de la pollution de l’air et sonore, réduction du stress, santé préservée grâce à l’activité physique, impacts des vagues de chaleur et des inondations atténués, création de lien social… pour ne citer que ceux-là ! Nous aurions donc, bien malgré nous, besoin de cette nature que nous avons reléguée au rang de simple fournisseur de matière première, sale et insécure. Pourtant, et ce n’est plus une surprise pour personne, la biosphère va exceptionnellement mal ! Depuis l’ère industrielle, l’activité humaine a provoqué à une vitesse record des changements qui ne se mesuraient jusqu’alors que sur des temps géologiques. De façon générale, nous nous rapprochons toujours plus des limites planétaires à ne pas dépasser si nous voulons éviter les dysfonctionnements globaux des écosystèmes… et il ne semble pas y avoir de changement dans cette tendance là non plus. Ce qui signifierait que nous accordons moins de valeur à la nature qu’à notre propre bien être, alors qu’ils semblent si étroitement liés… Mais alors, y aurait-il un souci dans la valeur que l’on donne à la nature ? Puisque nos modes de vie et notre culture nous incitent à toujours faire un ratio coût/bénéfice pour juger de la juste valeur des choses, l’économiste écologue Robert Constanza a pris la peine de mesurer en 2016 le prix des services rendus par la biosphère : cela représenterait quelques 33 000 milliards de dollars par an…et rien de cela ne pollue ni ne génère de déchets qui ne soient pas valorisés par ailleurs…et tenez-vous bien, tout cela nous est offert ! Cadeau, c’est gratuit ! Oui, vous avez bien lu ! Plus d’un tiers du PIB mondial en services rendus gratuitement, voilà une approche pertinente pour déclencher les décisions de nos dirigeants ! Mais cette valeur a-t-elle véritablement un sens ? Est-ce que tout a un prix utilitaire ? N’avez-vous pas, comme moi, certaines choses dans votre vie qui ont une valeur qui ne puisse être mise en équation ? Votre famille, vos amis, votre santé peut être… Revenons à notre jardin… C’est en 2020 que la SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) Kèpos, la coopérative pour laquelle je travaille, est entrée en contact avec la ville de Vandœuvre-lès-Nancy. La commune avait un terrain, Kèpos les savoir-faire, et nous avions tous cette envie commune de faire évoluer les choses vers plus de bien-être, plus de liens, plus de « vert ». J’ai failli oublier ! Kèpos est un ensemble d’entreprises et d’associations qui œuvrent à la transition écologique du territoire, et mon job à moi, c’est de coordonner les actions des différents membres de la coopérative. Ils sont aujourd’hui 24 et travaillent sur des sujets comme l’écoconstruction, la transition alimentaire, l’agroécologie, les énergies renouvelables, la science, la mobilité douce, le réemploi, le mieux-vivre et bien d’autres domaines encore… Bref, toutes sortes de compétences spécialisées qui, mises bout à bout, dessinent une forme de circuit logique, holistique et cohérent, où chacun est en mesure d’apporter à l’autre, tout comme dans un écosystème ! Le cahier des charges paraissait simple : créer un jardin partagé pour les habitants du quartier Biancamaria, tout en respectant les codes d’urbanisme et de façon à ce que cela soit bénéfique pour l’environnement. Il fallait donc trouver ce point d’intersection entre les envies et les besoins de chacun, les contraintes physiques et environnementales, les visions des uns et des autres…simple disais-je ? Nous nous sommes donc concertés, avons réfléchi, nous sommes interrogés, avons réunionné, compilé, reconcerté… chacun a apporté sa pierre à l’édifice : la ville, les membres de la coopérative, les habitants du quartier, moi, l’aménageur, la Métropole… et après une « trouzaine » de réunions, de plans et de plannings en tous genre, nous avions enfin le feu vert pour investir ce terrain de jeu en août 2021. Et quel terrain de jeu !! Avec Caroline (« Caroline Antoine ») et Aurélie (« Aurélie Marzoc »), qui ont pris en charge la concertation et la conception paysagère, nous partions d’une feuille vierge pour dessiner un lieu écologique, un lieu qui serait la vitrine des savoir-faire de la coopérative, un lieu créateur de lien, un lieu pour nous et pour les autres. Tout ou presque était possible, il suffisait de l’imaginer ! Notre envie principale était de remettre de la vie dans cette friche et de mettre de la vie dans le quartier. Nous n’étions pas seuls à le vouloir ; un groupe de résidents du quartier s’est mobilisé et nous a suivi, aidé, conseillé, appuyé. On pouvait les compter sur les doigts d’une main au départ : Corinne, Gauthier, Yves et Max (le sympathique pince-sans-rire), de bonnes volontés à qui il convient de rendre hommage. Créer un jardin prend du temps si on veut le faire dans le respect de l’environnement, et puisque travailler sur « sol vivant » n’est pas possible à coup de granules magiques, il fallait bien préparer ce terrain au sol si pauvre que même de simples patates n’auraient probablement rien donné. Nous avions besoin de bras, de beaucoup de bras. Dès le départ, nous avons choisi de coconstruire ce lieu. L’évidence était donc d’offrir, aux habitants qui le voulaient, des formations en agroécologie en échange de leurs temps et de leurs efforts, lors de la création des zones de culture et du verger partagé. Du temps contre du savoir, des efforts contre des fruits et légumes. Le premier atelier a eu lieu en août 2021, le 28 au matin, c’était un samedi. Ils étaient six habitants en plus d’Enzo et Théo, les deux membres de la coopérative spécialistes des jardins permacoles (« Des Racines et Des Liens »). Malgré mon envie, je n’ai pu m’y rendre ce jour-là, car j’avais contracté ce satané virus qui fait frémir les Etats et met à mal les systèmes de santé depuis deux ans maintenant. Ce que j’aurais aimé être là ! Des mois de travail pour finalement manquer le jour du lancement, les premières délimitations qui dessinaient enfin l’esquisse de quelque chose de concret ! J’aurais l’occasion de me rattraper… Six en août, disais-je, puis douze à l’atelier de septembre, respectivement dix-sept et dix-huit, sans compter les oiseaux de passage, lors des ateliers d’octobre, et ça n’a pas désempli depuis. Des nouveaux venus à chaque rencontre, des curieux de passage, des enfants qui sèment et jouent dans les bottes de foin qui nous servent à couvrir les sols, pauses café-croissant, thé-gâteaux maison en fonction de ce que chacun apporte. Tantôt on bêche, tantôt on pioche, plante, pellette, discute, rigole, on échange une recette de cuisine, on raconte une blague, bref on fait connaissance… Alors c’est ça un jardin partagé ? Un endroit où on noue des liens, où on joue et apprend, où on transpire et cultive plus qu’une simple terre. Un endroit où on donne une autre valeur au temps. Le temps de bien faire, le temps de faire une pause pour raconter sa vie à son voisin, pour écouter la sienne, le temps de laisser faire, le temps d’être ensemble, le temps de prendre le temps tout simplement… Voilà bien une chose dont la valeur n’est intéressante selon aucun calcul, et qui, selon moi, a pourtant une valeur infinie. Eh bien, c’est autant de choses que l’on peut trouver dans un jardin partagé. Un jardin potager, c’est anthropique (donc pas « naturel » selon le petit Robert), ça produit de la nourriture – qui a une valeur utilitaire mesurable – mais c’est en réalité beaucoup plus que cela si on y ajoute toute la valeur immatérielle qu’il génère. Cette valeur ne dépend que de ce que l’humain est prêt à y mettre pour son prochain, mais aussi pour la faune et la flore qui l’habite et avec qui nous partageons plus qu’une partie de notre génome : un même lieu de vie, une même terre d’accueil. Cette année, nous poursuivrons les ateliers de jardinage. Nous allons planter un verger partagé, mettre en terre nos premiers plants et récolter nos premiers légumes. Il va sans dire, vous êtes les bienvenus ! Nous allons également accueillir des écoliers à des ateliers de science participative autour du thème des sols et de la biodiversité (avec « Sol &co » et le « Laboratoire Sauvage »), organiser avec du public en insertion des chantiers participatifs autour du thème de l’écoconstruction et des énergies renouvelables (avec « I Wood » et « Energethic »)… Enfin, nous espérons construire un centre de formation à la transition écologique pour lequel ce jardin hybride sera le support pédagogique. Quel programme ambitieux quand on regarde le cahier des charges de départ ! Ambitieux vraiment ? Oui et non. Ambitieux oui parce que c’est un projet hybride et complexe, parce qu’ils sont nombreux à s’engager dans cette dynamique (en premier lieu les habitants), ambitieux parce que nous sommes soutenus par la Région, la Métropole, le Département, la Préfecture, la ville de Vandœuvre, et parce qu’on espère que cela rayonne sur tout le territoire… Et ambitieux non, car au fond, ce n’est qu’un tout petit rien, un lopin de terre infiniment petit à l’échelle de la planète et une action infiniment mince face aux innombrables dégâts que nous avons déjà occasionnés depuis 200 ans. Bref, ce n’est rien qu’un jardin partagé. Cependant, et si ça donnait envie à d’autres ? Si nous avions la chance de voir une foule de ces petits coins de verdures créateurs de bien-être et de lien naître un peu partout ? En fait, ils sont nombreux à nous avoir précédé – de la MJC Nomade à Racines Carrées, en passant par World in Harmony – et nous mettons déjà notre expérience au service du SIVU du quartier Saint-Michel-Jericho pour la construction d’un jardin intergénérationnel sur l’espace Champlain. Pour autant, cela changera t’il la face du monde ? Probablement que non, mais chacun de ces lieux nourriciers et anthropiques est un moyen de rendre à la planète un peu de ce qu’elle nous donne et, au regard des changements brutaux qui nous attendent, autant de petits airbags nécessaires à l’Homme pour amortir le choc. Damien Peltier... La Serre à Projets lance son appel à candidatures !4 janvier 2022ActualitésCette année encore, Kèpos anime, en coopération avec France Active Lorraine, le dispositif de la Serre à projets. Celui-ci lance ce mercredi 5 janvier 2022 un appel à candidatures afin d’accompagner sur le sud de la Meurthe-et-Moselle la création de nouvelles activités engagées pour la transition écologique. Les candidats peuvent postuler jusqu’au 9 février via le site de la Serre et sont invités au webinaire d’information le 20 janvier 2022 à 17h30. Retrouvez plus de détails ici. Pour rappel, le dispositif de la Serre à projets vise à repérer des besoins non satisfaits sur le territoire, à imaginer des solutions pour y répondre, à étudier l’opportunité et la faisabilité des projets qui en sont issus, et à les transmettre à des porteurs de projets de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS). 6 opportunités d’activités retenues pour 2022 La valorisation de coproduits et déchets brassicolesUne cantine éco-responsable et solidaireLa collecte et le traitement écologique des déchets organiquesLa production et/ou la vente de fleurs coupées, locales et de saisonUne unité de lavage du linge éco-responsableUn système de vélo-bus et/ou vélo-taxi Les candidats souhaitant s’investir dans la création de l’une de ces activités sont invités à répondre à l’appel à candidatures. Si aucun de ces projets n’a retenu votre attention, nous vous donnons également la possibilité de vous positionner sur le volet blanc, autrement dit proposer votre propre projet. Quartiers en transition : des thématiques dédiées aux QPV ! La Serre se déploie également dans les Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville (QPV) du Grand Nancy pour accompagner la création d’activités répondant à 4 besoins recensés dans deux quartiers sélectionnés : Les Nations à Vandœuvre-lès-NancyCuisine partagée et éco-responsableCantine SolidaireLes Provinces à LaxouRessourcerie “Jouets et enfance”Création d’un tiers-lieu Qui peut répondre à l’appel à candidatures ? Les porteurs de projets peuvent être de trois types : Un ou plusieurs particuliers qui souhaitent s’engager dans un projet entrepreneurial. Les candidatures peuvent être émises par une personne seule ou par un collectif informel.Une association existante.Une entreprise sociale existante. Par entreprise sociale, on entend une entreprise s’inscrivant dans le champ de l’Economie Sociale et Solidaire ou dont les activités sont porteuses d’un impact social et environnemental positif pour le territoire. Les porteurs de projets peuvent ne pas être encore implantés sur le territoire du Sud Meurthe-et-Moselle. En revanche, leur projet doit nécessairement y être principalement localisé. De quel accompagnement bénéficieront les lauréats ? Les lauréats de la Serre à projets bénéficieront : D’un appui méthodologique dans la réalisation de l’étude de faisabilité du projet.De la mise en réseau avec les partenaires de la Serre à projets.D’un ensemble de formations et d’ateliers.D’un accompagnement global sur le montage du projet jusqu’à sa concrétisation.D’un soutien technique et d’un appui dans la recherche de financements. Retrouvez toutes les réponses à vos questions dans le cahier des charges de l’appel à candidatures. Les candidats sélectionnés devront par la suite présenter leur projet à l’oral devant un jury d’experts le 1er avril 2021. Le décompte est lancé ! Alexandra Casas de Kèpos... Nouvelle session de formations Kèpos14 décembre 2021ActualitésEn tant que centre de ressources et de formations à la transition, Kèpos veille à vous proposer des éléments de compréhension, méthodes et outils pour enclencher votre propre processus de transformation. Pour vous accompagner, selon vos besoins, dans une démarche d’évolution vers des usages plus sobres et soutenables, retrouvez nos prochaines sessions de formations ci-dessous : INTRODUCTION A LA COMMUNICATION CONSCIENTE Acquérir de nouvelles compétences émotionnelles et relationnelles Public : particuliers et professionnels Comment s’engager sans s’épuiser ? Comment collaborer dans nos équipes et collectifs de façon sereine et efficace ? La Transition Ecologique une grande intelligence émotionnelle et relationnelle de part l’implication et les transformations nécessaires. Heureusement, l’intelligence émotionnelle ça se travaille ! Guilaine Didier vous propose de découvrir la communication consciente pendant deux journées mêlant théorie et pratique pour des apprentissages concrets et dans la légèreté. Découvrez le programme de la formation sous ce lien. 24 et 25 janvier 2022 Durée : 14hDe 9h à 17h 300€ TTCPossibilité de payer en florains Plan B51 rue de la République, 54140 Jarville-la-Malgrange Je m'inscris à la formation DEVENIR VOLONTAIRE ENVIRONNEMENT Mettre en oeuvre l’écocitoyenneté au travail Public : professionnels Vous avez envie de porter un projet écologique au sein de votre entreprise ? Cette formation certifiante dispensée par le Réseau Feve est faite pour vous ! Frigo solidaire, jardin partagé, comptabilité carbone, paniers de fruits et légumes locaux, autant d’initiatives qui ont permis de changer les organisations de l’intérieur grâce au travail collectif des référents environnement. Sous un format alliant modules e-learning et journées en présentiel, appréhendez les outils et méthodes nécessaires au changement lors d’une formation qui débutera en mars 2022. Feuilletez le programme en suivant ce lien. COMPRENDRE ET LEVER LES FREINS AU CHANGEMENT Public : professionnels et particuliers Samuel vous guidera dans la compréhension des freins qui nous empêchent de changer, consciemment ou inconsciemment. Au programme : fonctionnement de nos cerveaux et biais cognitifs, aspects psychologiques, sociaux, économiques et mise en pratique collective autour de difficultés rencontrées dans vos activités avec vos clients, fournisseurs, salariés ou partenaires. L’urgence climatique sera le fil rouge mais les thématiques sociétales ou organisationnelles seront aussi les bienvenues. Découvrez le programme de la formation via ce lien. 28 février 2022 Durée : 7hDe 9h à 17h 150€ TTC Possibilité de payer en florains Plan B 51 rue de la République, 54140 Jarville-la-Malgrange Je m'inscris à la formation L’aspect financier ne doit pas être un frein pour votre formation ! Sollicitez votre OPCO pour une prise en charge et si le financement reste un problème, contactez-nous pour en discuter via formation@kepos.fr. Je trouve mon OPCO Alexandra Casas de Kèpos... Kèpos au Forum du Développement Durable à Strasbourg23 novembre 2021ActualitésAccompagnée de Fibricoop – coopérative de valorisation des déchets textiles industriels – et Frugali – cabinet de conseil et de formation en alimentation durable, Alexandra, notre alternante en communication, s’est rendue dans l’une des trois capitales européennes pour participer au Forum du Développement Durable. La 12ème édition du Forum avait lieu le mardi 9 novembre 2021, sous un format hybride alliant événement physique au Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg et sessions décentralisées accessibles en physique ou en ligne depuis Laxou et Châlons-en-Champagne. Organisé par l’association « Initiatives Durables », engagée au service de la responsabilité sociale, économique et environnementale, le Forum vise à promouvoir la transition écologique et créer des synergies entre professionnels du Grand Est. L’évènement en quelques chiffres Depuis 2008, le Forum a rassemblé plus de 7000 participants, 644 intervenants & animateurs, 164 sessions et 20 plénières Le thème choisi pour cette nouvelle édition était le suivant : « Choisissons nos demains ! ». L’occasion de remettre en question nos modes de consommation post crise sanitaire et de nous questionner sur les solutions concrètes possibles et souhaitables de « demain ». Au programme cette année 5 parcours thématiques : environnement, coopération, numérique, projection, organisation et management Des tables rondes Des ateliers participatifs Des rendez-vous de networking La remise des Trophées RSE Grand Est Autant de thématiques auxquelles Kèpos, en tant que structure de l’Economie Sociale et Solidaire, est attachée et et à la promotion desquelles notre coopérative travaille quotidiennement auprès des collectivités et de la société civile. Une première table ronde « Anticiper, réagir et s’adapter : vers des territoires plus résilients » nous a permis de rencontrer des acteurs engagés de la région pour qui la notion de coopération représente également une valeur forte. « La résilience est notre horizon quoiqu’il arrive, il n’y aura pas de transformation de territoire sans les entreprises » soulignaient Sebastien Maire, délégué général de France Ville Durable et Pierre Zimmerman, chargé de mission ville en transition à l’Eurométropole de Strasbourg. La journée a également été ponctuée d’ateliers participatifs sous le signe de l’impact numérique et de ses leviers d’actions. De beaux échanges sur les manières de réduire son impact environnemental par le biais de logiciels OpenSource et des démarches de sobriété numérique. Différents champs d’action sur lesquels Kèpos se positionne déjà depuis la création de la SCIC, en privilégiant des outils libres et une communication responsable. Une belle opportunité pour notre structure et nos membres d’engager le dialogue avec des entrepreneurs engagés de la Région Grand Est et de favoriser l’échange de bonnes pratiques ! Retrouvez le déroulé de l’évènement sous ce lien ! Alexandra Casas de Kèpos... ProjetsInterview #6 Mollis27 avril 2022Interviews Radio / ProjetsOphélie Benito, fondatrice de la SARL Mollis, spécialisée dans la conception et fabrication d’équipements bio-sourcés pour le soin des personnes fragiles, répondait aux questions de Chloé Baduel dans son émission “Bio diversité” sur Radio Caraib Nancy. Découvrez les engagements sociétaux de cette jeune entreprise du bassin nancéien : Si cette nouvelle manière d’appréhender le soin des personnes vous intéresse, n’hésitez pas à contacter l’entreprise à l’adresse suivante : contact@mollis.fr.... Revue de projet #26 Frugali20 avril 2022Projets / Revues de ProjetsNous rencontrons aujourd’hui Chloé Lelarge, fondatrice de l’association Frugali, cabinet d’expertise en pratiques et alimentation durable. Elle revient sur la genèse du projet et ses missions en matière d’alimentation durable. Pouvez-vous vous présenter ? Je m’appelle Chloé Lelarge, j’ai débuté mes études par une prépa littéraire et j’ai ensuite poursuivi en sciences sociales avec un master en géographie de l’Alimentation et des Cultures Alimentaires à La Sorbonne. Mes études m’ont permis d’acquérir une vision globale des pratiques alimentaires. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai travaillé pour la restauration collective sur les questions d’alimentation durable en Ile-de-France. C’est à mon retour à Nancy, à la fin de mon contrat, que se développe ma prise de conscience écologique. Je participe à des événements autour du Zéro Déchet et c’est à ce moment que je rencontre Anais Streit. Anais est formée en neurosciences et gestion de projets, nous comprenons rapidement que nos profils se complètent. Notre objectif, celui de relier nos convictions écologiques et compétences professionnelles dans le but de faire évoluer les pratiques en entreprise sur les questions alimentaires, se dessine doucement. C’est grâce à La Serre à Projets que le projet est officiellement lancé. Lauréates de la première promotion en 2020, le dispositif nous a permis de nous structurer et envisager la suite avec plus de clarté. Pendant un an, nous avons porté Frugali à bout de bras, moi en salariat à temps plein, Anaïs bénévole à mi-temps. Aujourd’hui Anais m’a rejoint à temps plein. Qu’est-ce que Frugali ? Les missions de Frugali sont multiples : nous proposons, d’une part, notre offre de formations aux organisations sur la Transition Ecologique et Alimentaire tout en les accompagnant vers une transformation de l’existant. Nous construisons des programmes de formations afin d’introduire des concepts et modes d’innovation frugaux au sein des entreprises. Ces formations ont pour objectif de développer les compétences professionnelles et ainsi faire le lien avec des pratiques responsables au sens culturel, écologique et social. Nous accompagnons les entreprises dans leur structuration interne ainsi qu’au diagnostic de leur activité. Nous intervenons pour le moment auprès de collectivités et nous déployons actuellement des offres avec les mutuelles mais également de grands groupes engagés sur les questions de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et de transition. Nous sommes déjà référencés sur des plateformes de formations, ce qui nous permet d’être sollicitées par des organisations en France Métropolitaine. Comment en êtes-vous arrivée à imaginer cette nouvelle activité professionnelle ? La création de Frugali est un mélange entre coup de chance et opportunités. A l’époque, Kèpos avait réalisé un sondage sur les activités manquantes du Grand Nancy. Ayant déjà le projet en tête, j’ai pu à plusieurs reprises en discuter avec Emmanuel Paul, fondateur de Kèpos, pour réaliser un diagnostic de territoire. Ce dernier révélait le manque d’un acteur qualifié en matière d’alimentation durable et porteur d’une offre de formation sur le bassin nancéen. Nous avons, par conséquent, profité de cette opportunité pour déposer un dossier de candidature à La Serre à Projets. En quoi votre projet contribue à la transition écologique et solidaire de son territoire ? Comme je l’évoquais un peu plus haut, le projet Frugali comporte différentes strates : Une première qui représente le noyau dur de notre activité : un travail de lobbying auprès des organisations privées, publiques et associatives sur la modification de leurs pratiques.La deuxième réside dans le changement du fonctionnement et pratiques professionnelles via un travail de sensibilisation et formation. Nous avons à cœur de ne jamais juger les structures que nous accompagnons et travaillons avec bienveillance pour comprendre les besoins de nos clients. Plus le dialogue sera fluide, plus les organisations seront disposées à mettre en place les nouvelles pratiques responsables que nous leur conseillerons. Comment envisagez-vous la suite de l’aventure ? Nous travaillons, en 2022, à rechercher l’équilibre économique, tout en pensant à l’intégration en salariat d’Anaïs. A moyen et long terme, nous aimerions élargir nos partenariats et pouvoir créer des permanences juridiques dédiées aux salariés sur la transition alimentaire au sein des entreprises. En ce qui concerne nos engagements chez Kèpos, nous participons à la construction d’un PTCE (Pôle Territorial de Coopération Économique) sur le territoire du Grand Nancy. Parmi les différents groupes de travail, nous avons fait le choix de rejoindre celui dédié à la RSE. Merci !... Interview #5 Fibricoop6 avril 2022Interviews Radio / ProjetsL’émission “Bio diversité“, animée par Chloé Baduel sur Radio Caraib Nancy, accueille Fabien Potiez, coordinateur de la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) Fibricoop. L’occasion de revenir sur le changement de statut de l’association, qui œuvre à la récupération de déchets textiles industriels pour leur offrir une seconde vie. Si vous êtes à la recherche de sacs résistants issus de l’économie circulaire, n’hésitez pas à contacter Fibricoop via son site internet !... Revue de projet #25 : les CIGALES22 mars 2022Projets / Revues de ProjetsA l’occasion du changement d’échelle de plusieurs membres du Jardin d’Entreprises, au capital desquels la CIGALES Mirabelle a pris des parts, Samuel Colin, qui est également salarié de Kèpos, nous explique le fonctionnement de ces clubs d’investisseurs engagés dans la transition écologique. A noter qu’il est d’ailleurs partie prenante dans l’association régionale des CIGALES du Grand Est. Faisons connaissance : qui êtes-vous ? Comment en êtes-vous venu à participer à une CIGALES ? Je suis impliqué de longue date dans différents projets en lien avec la transition écologique (création d’une AMAP, mouvements associatifs de protection de l’environnement). Par ailleurs, mes études en école de commerce m’ont permis de me former à la gestion financière. Au delà de la vision promue par ces écoles, j’ai peu à peu découvert les impacts négatifs majeurs de la finance sur l’environnement. En d’autres termes, mon épargne placée dans une banque “traditionnelle” pouvait servir, à mon insu, à financer des projets particulièrement polluants, tels que l’extraction d’énergies fossiles, la fabrication d’armes, etc. Peu de temps après cette prise de conscience, j’entends parler du mouvement des CIGALES dans un article de l’Est Républicain. J’assiste à une réunion d’information organisée à la MJC Bazin de Nancy et j’y rencontre les futures personnes avec qui la CIGALES Mirabelle sera créée ! Pouvez-vous nous présenter l’association des CIGALES du Grand Est ? Par définition, une CIGALES (Club d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire) est un regroupement de particuliers mettant en commun une partie de leur épargne pour financer des entreprises qui se lancent ou se développent. Chaque CIGALES est composée de 5 à 20 personnes. Ces dernières interviennent, la plupart du temps, en prenant des parts dans les entreprises ou en réalisant des prêts quand la prise de parts n’est pas possible. On compte aujourd’hui 13 CIGALES actives en Grand Est. Notre association régionale les fédère et a pour principales missions : D’accompagner les CIGALES locales.De faire vivre le mouvement en interne.D’élargir le mouvement en favorisant la création de nouvelles CIGALES et en recrutant de nouvelles personnes. En ce qui concerne le département de Meurthe-et-Moselle, nous comptons actuellement 5 CIGALES en activité. Comment rejoindre une CIGALES ? Sur ce point, chaque CIGALES est autonome et fixe ses règles. La meilleure façon de se lancer est de créer sa propre CIGALES. Prenons l’exemple de la CIGALES « Coup de pousse », initiée par Laure Hammerer, également salariée chez Kèpos, et Franck Magot, qui avait lui même été financé par deux CIGALES au lancement du projet “Les Fermiers d’Ici“. Voici ce que dit Franck : “A la création de l’entreprise, j’ai ouvert le capital à deux clubs d’investisseurs (des CIGALES) et une personne physique. C’est sûrement le choix dont je suis le plus satisfait. Cela me permet d’échanger avec eux, de prendre du recul et de progresser. Sans ce partage, l’entreprise n’en serait pas là où elle en est en ce moment.“ Si cette idée vous tente, le premier pas à réaliser est de contacter l’association régionale pour qu’elle vous donne toutes les clés et vous accompagne à la création d’une CIGALES. Les étapes sont globalement simple, et en un rien de temps le projet sera lancé ! Quels sont ses champs d’action et en quoi le projet contribue à la transition écologique et solidaire de son territoire ? A quels types de projets a déjà participé la CIGALES Mirabelle ? L’objectif d’une CIGALES est d’aider à faire naître sur un territoire des projets qui auraient plus de mal à émerger sinon. Les CIGALES favorisent et interviennent dans le champ plus général de l’Economie Sociale et Solidaire en apportant de l’argent « frais » au capital des structures. Les CIGALES défendent dans leurs investissement les valeurs de la Charte des CIGALES. Chaque club choisi, de façon indépendante, ses valeurs principales, qu’elles soient écologiques, sociales ou culturelles. Dans la CIGALES Mirabelle, nous sommes très attachés aux questions écologiques. Nous accompagnons actuellement pas moins de 13 projets différents, dont plusieurs font partie du Jardin d’Entreprises de Kèpos : Les Fermiers d’Ici, Mollis, Energéthic, le restaurant-coopératif Arlevie, la brasserie de bières biologiques et artisanales La Grenaille, l’épicerie Court-Circuit, Fibricoop, Vêt Ethic, la Grande Epicerie Générale (GEG) ou encore l’épicerie animée PAMBio à Pont-à-Mousson… Au delà de l’apport financier, les cigaliers peuvent participer, si la structure le souhaite, aux réunions stratégiques et grandes réflexions sur l’avenir de l’entreprise. La CIGALES sert également de relais de communication, favorise la mise en réseau et soutient le porteur de projet lorsqu’il en a besoin. Quelles sont les limites de ce type d’initiative ? Le mouvement des CIGALES est nécessaire mais ne sera jamais suffisant pour financer la transition écologique. Il doit s’accompagner d’établissements financiers éthiques tels que la Nef et du changement de pratiques des banques conventionnelles. Toutefois, les CIGALES représentent un outil intéressant pour la finance au service d’une économie concrète, de proximité, réellement écologique et solidaire. Comment envisagez-vous la suite de l’aventure CIGALES ? La durée de vie légale d’une CIGALES est de 5 ans. Au bout de ces 5 ans, les CIGALES doivent décider si elles souhaitent se renouveler ou non. De notre côté, la dynamique est bonne chez Mirabelle et nous aimerions que le projet continue encore sur de nombreuses années. En ce qui concerne l’échelle régionale, j’aimerais que la dynamique de nouvelles créations de CIGALES accélère et qu’à terme les CIGALES se réunissent pour financer des projets à plus grande échelle ! Merci ! Alexandra Casas de Kèpos... Interview #4 Frugali23 février 2022Actualités / Interviews Radio / ProjetsEn compagnie de Chloé Baduel, animatrice de l’émission “Bio diversité” sur Radio Caraib Nancy, Chloé Lelarge, fondatrice du cabinet de conseil et de formation Frugali, est revenue sur les origines du projet, son champ d’actions mais également les perspectives qui se profilent pour l’année 2022. Retrouvez son intervention ci-dessous : Si la transition de votre entreprise vers des pratiques plus responsables vous intéresse, n’hésitez pas à contacter Frugali via son site internet. Alexandra Casas de Kèpos... Revue de projet #24 : Comm’ un avenir14 février 2022Actualités / Projets / Revues de ProjetsL’agence de communication responsable Comm’ un avenir soufflait sa première bougie le 4 janvier dernier, à cette occasion, nous avons posé quelques questions à sa fondatrice, Anne-Sophie Gall, sur son parcours et les perspectives du projet. Pouvez-vous vous présenter ? Je m’appelle Anne-Sophie Gall et j’ai débuté mon parcours en communication par un DUT Communication des Organisations à l’IUT Charlemagne à Nancy. J’ai ensuite poursuivi en Master Stratégie et Conseil en Communication à la Faculté de Lettres et des Sciences Humaines de l’Université de Lorraine. Ma passion pour le chant et le secteur musical me destinait plutôt à travailler dans cette voie, mais ma progressive prise de conscience des enjeux environnementaux m’a amenée à repenser mes projets professionnels. C’est en 2018 que je commence à m’engager dans diverses associations écologiques, en particulier Greenpeace et La Cantoche. Le besoin de retrouver du sens dans ma vie professionnelle me pousse à quitter mon poste de Chargée de communication à la Ville de Ludres. L’idée de créer un projet en lien avec la transition écologique m’apparaît désormais comme une évidence. Après quelques mois de réflexion, je décide de me lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat en proposant mes compétences en communication aux structures engagées située dans la Métropole du Grand Nancy. Qu’est-ce que Comm’ un avenir ? L’objectif premier de ce projet réside dans le soutien que j’apporte aux initiatives vertueuses de mon territoire. Les associations et petites structures souffrent souvent d’un manque de visibilité et de ressources humaines ou matérielles en terme de communication. En les aidant dans leur communication, les structures auront la possibilité de toucher un plus large public et de démocratiser les problématiques d’enjeux climatiques et sociétaux. En ce qui concerne, le terme « Agence », je suis consciente que ce dernier est connoté. Cependant, Comm’ un Avenir relève d’une réelle alternative aux agences de communication classiques. Ce terme permet de rassembler, en un seul mot, les différents champs d’action sur lesquels je peux intervenir : gestion des réseaux sociaux, communication print, identité visuelle, éco-conception, relations presse mais également la réalisation de plans de communication. Je travaille pour le moment seule pour différentes structures, telles que day by day, Décor’Jardin, les Fermiers d’ici ou la coopérative anti-gaspi Arlevie. Grâce à la mise en réseau de Kèpos, j’ai également pu œuvrer à la communication de Fibricoop, coopérative de réemploi de textiles usagés issus de blanchisseries industrielles. Comment en êtes-vous arrivée à imaginer cette nouvelle activité professionnelle ? Cette idée d’agence responsable vient de mes engagements associatifs. Le manque de moyens en interne, qu’ils soient d’ordre humain, communicationnel ou financier, m’a poussé à créer ma propre entreprise au service de l’intérêt général. Bien qu’il existe une dissonance entre la communication et la transition écologique : l’un agit plutôt dans une vision court-termiste, tandis que le second s’inscrit dans le long terme, j’ai décidé de m’intéresser aux alternatives de la communication responsable. Cette dernière se démarque des messages poussant à la surconsommation ou la production de supports très énergivores. Chacune de mes missions est donc pensée de manière à limiter ses impacts : utilisation de logiciels open source, choix de supports écolabellisés et prestataires engagés, diffusion de messages clairs et transparents en accord avec les objectifs de développement durable, etc. En quoi votre projet contribue à la transition écologique et solidaire de son territoire ? Le projet Comm’ un avenir contribue à la transition du territoire nancéien en soutenant des initiatives écologiques et sociales en faveur d’une meilleure intégration du territoire dans les enjeux de demain. Véhiculer des messages de sobriété me tient particulièrement à cœur, la transmission de connaissances est un levier indispensable à la sensibilisation à l’écologie des générations actuelles et futures. C’est pourquoi j’interviens également dans le cadre de la Licence Information et Communication de la Faculté de Lettres de Nancy, afin de partager mes expériences et montrer qu’une synergie entre écologie et communication est possible. Consciente du manque en interne des associations, je propose un tarif solidaire et engagé de -20 % sur l’ensemble des services proposés. Bien qu’au départ Comm’ un avenir se destinait à la communication des associations, celle-ci s’oriente aujourd’hui vers tout type d’acteur de l’ESS portant des valeurs fortes et se donnant les moyens de les appliquer. Comment envisagez-vous la suite de l’aventure ? J’envisage la suite de l’agence à plusieurs. En effet, les propositions de contrats et la charge de travail s’accumulant, il devient de plus en plus difficile de travailler seule. Les demandes se multipliant, le projet tend également à élargir sa zone d’activité à la région Grand Est. J’aimerais, d’autre part, aller plus loin dans la réflexion et la réalisation des supports de communication responsable en creusant tous les aspects de l’éco-responsabilité et renforçant mes liens avec les structures engagées du territoire. Merci ! Alexandra Casas de Kèpos... Interview #3 La Cantoche1 février 2022Interviews Radio / ProjetsChloé Baduel, animatrice de l’émission « Bio diversité » sur Radio Caraib Nancy, fait intervenir chaque mois des membres du Jardin d’entreprises de Kèpos et des Lauréats de la Serre à Projets. Retrouvez aujourd’hui le restaurant-associatif La Cantoche en compagnie d’Arnaud Maujean, membre du Conseil d’Administration et Isabelle Dollander coordinatrice salariée de l’association. Son objectif : lutter contre le réchauffement climatique en sensibilisant à une alimentation saine et durable ! Retrouvez leur intervention ci-dessous : Alexandra Casas de Kèpos... Interview #2 Day By Day18 janvier 2022Interviews Radio / ProjetsDans le cadre de notre partenariat avec Radio Caraib Nancy, Chloé, l’animatrice de l’émission « Bio diversité », intervient sur des sujets liés à la transition écologique. C’est au tour, cette fois-ci, de Day by Day : première épicerie 100% vrac gérée par Cécilia Gana au Faubourg des trois Maisons, à Nancy. Son mot d’ordre : moins d’emballage, moins de gaspillage et plus d’économies ! Retrouvez ci-dessous l’interview de Cécilia : Alexandra Casas de Kèpos... Interview #1 La Benne Idée4 janvier 2022Interviews Radio / ProjetsDans le cadre de notre partenariat avec Radio Caraib Nancy, Chloé, l’animatrice de l’émission « Bio diversité », intervient sur des sujets liés à l’Economie Sociale et Solidaire et à l’environnement. La recyclerie La Benne Idée, située à Jarville-la-Malgrange, s’est prêtée au jeu en retraçant les origines et le développement de cette association de réemploi spécialisée dans les objets de l’habitat : meubles, décoration, vaisselle et bricolage Retrouvez l’interview d’Antoine Plantier, co-fondateur du projet : Alexandra Casas de Kèpos... Revue de projet #23 : Fibricoop20 décembre 2021Projets / Revues de ProjetsA l’occasion de la transformation de l’association Fibricoop en coopérative, nous avons interviewé Fabien Potiez, coordinateur de ce projet de valorisation des déchets textiles ! Qu’est-ce que Fibricoop ? C’est une coopérative qui collecte et transforme le textile au rebut qui provient de blanchisseries industrielles. Nous créons des sacs avec différents types de textile : vêtements de travail colorés et linge plat blanc. En ce qui concerne notre gamme, nous commercialisons pour le moment des totes bags. Des cabas, sacs à langer, trousses d’école et de toilette, sacoches à vélo et des sacs à bières verront bientôt le jour ! On peut en faire des choses avec des anciens vêtements de travail ! Notre stock de matières premières va devenir plus conséquent dans les mois à venir : nous allons travailler avec des chiffonniers, prestataires de notre blanchisserie partenaire, ce qui nous permettra d’étendre notre gamme et répondre à la demande. En quoi votre projet contribue à la transition écologique et solidaire de son territoire ? Parce que c’est un projet 100% local et très peu énergivore avec un impact environnemental positif : les vêtements sont réutilisés par Fibricoop au lieu de partir à la poubelle. Nous les transformons très peu, nous avons seulement besoin d’un peu de découpage pour créer les produits finaux, et cela sans aucun traitement chimique contrairement à ce qu’il est courant de voir dans l’industrie du textile. D’autre part, nous travaillons exclusivement avec des partenaires de la région : APF Entreprise pour l’atelier de couture, les produits sont floqués à Laxou, les vêtements viennent d’une blanchisserie à Malzéville et la collecte et l’acheminement du textile pourrait bien être réalisé prochainement en vélo cargo par la coopérative Les Coursiers Nancéiens ! Cette rencontre a d’ailleurs été organisée par Kèpos, nous vous remercions ! Le fait d’être passé d’une association à une SCIC renforce notre impact positif sur le territoire, puisque nous avons la garantie que le projet sera non-délocalisable et d’utilité sociale pour les habitants. Pourquoi être passé du statut d’association à celui de coopérative ? Notre projet a une visée commerciale et une production semi-industrielle, ce que ne permet pas le statut associatif. Maintenant pourquoi une SCIC ? Parce que nous voulons que chaque partenaire ait un intérêt à nous suivre, faire en sorte que toutes ces entreprises travaillent avec nous et ne soient pas en concurrence. Le projet de se transformer en SCIC nous est apparu évident parce que nous répondons à un besoin d’utilité sociale et notre projet fait partie intégrante de l’Économie Sociale et Solidaire. Les principes d’une SCIC sont les suivants : contribuer à l’impact positif d’un territoire, engager toutes les parties prenantes de la coopérative, créer un projet non délocalisable, et n’être rentable que dans l’objectif de pouvoir réinvestir en retour dans le projet. A l’inverse du système capitaliste, la prise de part au capital ne permet pas de s’enrichir ou de prendre possession de l’entreprise ! Comment se déroule le lancement de la souscription au capital ? Quels sont les retours ? Combien de sociétaires avez-vous actuellement ? Tout se passe plutôt bien, plusieurs entreprises ont pris des parts mais pas encore de collectivités pour le moment. Nous visons les 15 000 euros avant la fin d’année. Nous comptons parmi nos sociétaires : la société COMPAS, l’épicerie de vrac Court-Circuit, APF entreprise, différents membres du Jardin d’entreprises de Kèpos, mais aussi de nombreux particuliers. La SCIC sera effective dès le 1er Janvier 2022. Il reste possible de prendre des parts tout au long de la vie de la coopérative. Comment envisagez-vous la suite de l’aventure ? Si tout se passe bien, comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Si tout se passe pour le mieux, nous aimerions multiplier les produits et élargir notre gamme. Nous pourrons, par conséquent, proposer un catalogue fourni à toutes les entreprises que nous irons démarcher. Du point de vue des Ressources Humaines, nous souhaitons recruter un designer textile sur une durée indéterminée et pourquoi pas des apprentis dans les deux années à venir. A terme, l’idéal serait d’essaimer le projet sur d’autres territoires. APF a des ateliers de couture un peu partout en France, tandis qu’il y a également des blanchisseries industrielles dans tout le pays, ce qui nous laisse donc la possibilité de dupliquer notre projet. Retrouvez toutes les actualités de Fibricoop ici et n’hésitez pas à contribuer au lancement de sa coopérative ! Alexandra Casas de Kèpos... RéflexionsPayer le vrai prix des choses30 mars 2022RéflexionsLa guerre en Ukraine a déjà pour effet de faire grimper substantiellement les prix de l’énergie et des matières premières, notamment agricoles. C’est ainsi que le pétrole, le gaz, le nickel, le blé ou encore l’huile de tournesol voient leur prix s’envoler de manière exponentielle. L’inflation est au plus haut depuis de très nombreuses années en Europe, et notamment en France. Mais il est important de noter que ce mouvement haussier était déjà en cours avant l’agression de l’Ukraine par la Russie. Il concernait alors en particulier le gaz et le pétrole, mais aussi les coûts de logistique ou les semi-conducteurs. Il était alors majoritairement attribué à la reprise post-covid et à la désorganisation des chaînes logistiques internationales. Mais personne ne prenait en compte qu’il n’était pas impossible que la capacité à fournir des écosystèmes dont nous dépendons soit elle-même limitée, et d’une certaine manière, déjà « au taquet » ! La Guerre en Ukraine est un accélérateur et un amplificateur de ces tendances, dans plusieurs domaines : Les occidentaux cherchent à réduire leur dépendance au gaz et au pétrole russes, ce qui accroît la pression haussière sur les prix via une demande plus forte auprès des autres producteurs.Les engrais et autres produits de synthèse pour l’agriculture sont très dépendants du pétrole, et massivement produits en Russie et Ukraine. Cela implique directement une augmentation des coûts de production des agriculteurs.La Russie et l’Ukraine sont de très importants exportateurs de matières premières agricoles (céréales, oléagineux, etc.). Leur capacité à fournir va être très fortement impactée par la guerre : incapacité des paysans ukrainiens à pratiquer leur activité (manque de carburant, indisponibilité des agriculteurs car partis au combat ou ayant dû fuir, etc.), impossibilité d’exporter les marchandises depuis les ports de la Mer Noire, difficulté à payer les opérateurs russes du fait des sanctions financières touchant le pays, etc.Augmentation du coût des matières premières métalliques, comme par exemple le nickel, du fait d’une forte concentration de la production en Russie. On constate également par exemple en ce moment de très fortes pénuries d’acier, l’Ukraine étant un pays avec une puissante industrie lourde. écologiques se renforcent pour aboutir à un même résultat : notre mode de vie va devenir littéralement hors de prix. Quelque part, nous avons vécu depuis des décennies à crédit, en pillant les écosystèmes, en prenant dans leur stock de capital plutôt que dans les intérêts qu’ils étaient capables de nous fournir, les fameuses ressources renouvelables. Pour des acteurs comme Kèpos, il était clair que l’on ne pouvait toujours sortir plus de produits d’écosystèmes dont la capacité à fournir était par définition limitée, et qu’un hiatus allait apparaître. En conséquence, la sécurité alimentaire d’une grande partie du monde n’est plus assurée, les causes géopolitiques se mêlant aux difficultés économiques et aux effets du changement climatique (sécheresse historique au Maroc ou en Amérique latine par exemple). Mais le pire est bien sûr que ce sont les populations les plus déshéritées qui vont le plus souffrir, et notamment dans les pays dont l’autosuffisance alimentaire est la plus faible (Moyen-Orient, Maghreb, Afrique subsaharienne, etc.). On s’attend à des famines et des troubles politiques et géopolitiques terribles. En France, la situation se traduit par la montée en puissance de la thématique du « pouvoir d’achat », qui devient incontournable dans le débat présidentiel. Mais malgré la démagogie de nos candidats et dirigeants, il est très clair que l’on ne s’en sortira pas à coup de ristournes sur le prix de l’essence ou de primes inflation. Et que ce soit l’État ou les consommateurs qui sortent l’argent, il faudra toujours payer ! Il importe donc que tout un chacun comprenne que la donne vient de radicalement changer, et que ce qui n’était jusqu’à présent que latent devient terriblement réel : il va nous falloir payer le vrai prix des choses. L’abondance dans laquelle nous avons vécu depuis un siècle était d’une certaine manière irréelle. Plus que jamais, le seul scénario soutenable est celui de la sobriété. Et nous avons tous intérêt à la choisir plutôt qu’à la subir. Emmanuel Paul de Kèpos... La faillite du courage21 janvier 2022Réflexions« Si vis pacem, para bellum » : si tu veux la paix, prépare la guerre ! Face à l’accroissement des périls à l’Est de l’Europe, cet adage latin devrait présider à notre action. Rappelons les faits : la Russie, qui a déjà annexé le Crimée et déstabilisé le Donbass, masse des troupes (plus de 110000 hommes) et du matériel lourd à la frontière ukrainienne. Dans le même temps, elle annonce déployer son armée pour des exercices en Biélorussie, et organise des manœuvres navales d’ampleur mondiale. Face à cela, l’Ukraine appelle à l’aide les occidentaux. Mais la menace ne se limite pas à l’Ukraine : pays baltes, scandinaves et d’Europe centrale s’inquiètent. C’est ainsi que la Suède commence à déployer des troupes sur certaines de ses îles jouxtant la Russie. La question se pose : qu’est-ce qui intéresse vraiment la Russie ? Seulement l’Ukraine ? Ou tout le périmètre de l’ancienne sphère d’influence soviétique ? Dans le même temps, la Russie fait monter la pression en exigeant des États-Unis et de l’OTAN des concessions exorbitantes : impossibilité de plus étendre le périmètre de l’OTAN, retrait des troupes de l’OTAN d’Europe centrale et orientale, etc. De plus, la Russie entend négocier directement avec les Etats-Unis, en n’incluant pas les Européens, pourtant les premiers concernés. Ces demandes ressemblent plutôt à des ultimatums, et ne sont pas de réelles négociations. Au même moment, l’opinion publique russe est abreuvée d’un discours présentant l’OTAN comme assiégeant la Russie, alors qu’elle n’a en réalité qu’une fonction défensive. Face à cela, il apparaît de plus en plus clair que les occidentaux ne sont pas prêts à mourir pour l’Ukraine. Mais le seront-ils pour défendre des membres de l’Union Européenne et de l’OTAN ? Quoi qu’il en soit, dans l’hypothèse d’une agression par la Russie de l’Ukraine, les occidentaux menacent le Russie de sanctions économiques et politiques d’ampleur systémique, qui couperaient les vivres aux Russes. Mais ce qui pourrait se profiler derrière tout cela, ce pourrait être une déstabilisation plus vaste de toutes les démocraties de l’Est et du Nord de l’Europe. Face à cette situation, on ne peut qu’être abasourdi par l’esprit munichois qui prévaut dans un pays comme la France. La France ne croit pas réellement à une agression de l’Ukraine par les Russes, et avance qu’un dialogue exigeant est possible. Les experts éclairés ne croient plus à la possibilité de ce dialogue, qui est, au mieux, un vœux pieux, au pire, une compromission. Si l’on tenait vraiment à la démocratie et à la liberté, l’heure devrait être au réarmement, militaire, politique, économique et surtout moral. Or, que voit-on ? Toute une partie de la classe politique a basculé dans une attitude de fascination ou d’ambiguïté vis à vis de Poutine : Mélenchon, Zemmour, le Pen, et même une partie de la droite républicaine. L’itinéraire de François Fillon est à cet égard symptomatique, qui prend des responsabilités aux conseils d’administration de plusieurs grandes entreprises russes. Dans la sphère médiatique, on frise l’inconscience : tout le monde est incrédule face au péril, et on préfère consacrer son attention à la réouverture des discothèques et autres sujets du même genre. Sans parler des citoyens, qui ont déjà en grande partie abdiqué leur liberté, c’est à dire leur capacité à influer, par la participation à la délibération démocratique, sur la volonté générale et le destin collectif. Munichois un jour, Munichois toujours : telle pourrait être notre devise. Nous semblons croire que la rationalité l’emportera. C’est méconnaître les passions humaines à l’œuvre dans l’histoire, faite de démesure et d’inconséquence. Or, ce que l’on voit, c’est un dirigeant russe animé de l’esprit de revanche. Dans ce contexte, et alors qu’une guerre chaude de dimension potentiellement systémique pourrait être déclenchée, il ne faudrait pas que nos renoncements et notre manque de courage nous précipitent dans l’abîme. Après notre pusillanimité face au changement climatique, nous adoptons la même attitude face au risque géopolitique. Emmanuel Paul de Kèpos... L’éternité, c’est long, surtout sur la fin6 décembre 2021RéflexionsLe temps passe, et la lassitude gagne… « L’éternité, c’est long, surtout sur la fin », dit Woody Allen. Et en effet, les soubresauts de l’épidémie de Covid générèrent chez tout un chacun le sentiment d’être embarqué dans une sorte d’ascenseur émotionnel. C’est ainsi qu’au printemps 2020, avec le premier confinement, tout le monde était persuadé qu’il s’agissait d’un sprint, un mauvais moment à passer en quelque sorte. Le Président de la République a pu emprunter l’expression du « retour des jours heureux » au début de l’été 2020, alors que la contrainte sanitaire se relâchait. A l’automne, nous nous faisions fort de mieux gérer les éventuels sursauts épidémiques avec les masques arrivés depuis en quantité suffisante. Las, cela n’était pas du tout suffisant, et les contaminations reprirent. Revint alors l’espoir avec les vaccins, qui allaient nous sortir d’affaire. Et effectivement, la situation s’améliorait : armés de nos passes sanitaires, nous pouvions à nouveau fréquenter restaurants, concerts et salles de cinéma. Hélas, les perspectives s’assombrissent aujourd’hui à nouveau : les vertus des vaccins faiblissent avec le temps, le virus mute régulièrement, des personnes non vaccinés assurent au virus des jours fastes de circulation, et la fatigue se fait sentir. La fatigue… « La chose la mieux partagée » aujourd’hui, pourrait-on dire en paraphrasant Descartes. Elle apporte une coloration à notre être au monde, elle est l’expérience contemporaine collective et individuelle par excellence. Les articles fleurissent sur la question, et la recherche académique s’en empare. Et de fait, les conséquences psychologique, sociale ou économique du Covid sont d’ores et déjà considérables. Certes, sous l’effet du Plan de relance, la machine économique s’est relancée de manière intense. Mais on aurait presque l’impression d’un épisode maniaque chez un patient bipolaire, tant cela semble artificiel et exagéré. Et quoi qu’il en soit, le rattrapage économique de 2021 ne résout aucun de nos problèmes sociaux, écologiques ou politiques. Cette fatigue, de laquelle personne n’arrive à venir à bout, est d’autant plus écrasante que nous ne voyons pas le terme de cette épidémie. Et dussions-nous y arriver, elle n’est qu’un épisode de la crise écologique en cours, qu’un avatar d’une évolution bien plus large, celle qui a vu l’homme devenir une force géologique, évolution que l’on nomme anthropocène. En effet, le Covid et la manière dont il s’est déployé, sont très liés à notre rapport vicié aux écosystèmes naturels, à notre propension à nous déplacer à la surface du globe de manière frénétique, à notre appétit insatiable en produits et services, etc. Et l’anthropocène nous met face à des mutations autrement plus majeures qu’une épidémie somme toute bien maîtrisée et peu létale : effondrement de la biodiversité inédit depuis plus de 60 millions d’années, changement climatique dû à des concentrations de CO2 dans l’atmosphère inconnues depuis 3 millions d’années, etc. Bref, nous n’avons déjà plus faim, alors que nous n’en sommes qu’aux hors d’œuvre ! La fatigue de nos sociétés et de leurs membres est aussi celle des écosystèmes dans lesquels nous vivons, épuisés de sollicitations permanentes, que nous stimulons sans arrêt pour en obtenir davantage. Et comme pour n’importe quels organismes, plus nous les stimulons, moins nous en tirons quelque chose. Qu’il s’agisse de productions agricoles, de pétrole ou de matière premières minérales, partout les rendements sont décroissants, et il nous faut stimuler plus pour obtenir moins. La bonne nouvelle est que ce dont ont besoin à la fois les écosystèmes, les sociétés humaines, les êtres humains en tant que corps et esprits, c’est de repos. L’antidote au burn out et à la fatigue, c’est de s’arrêter, de regarder autour de soi, de reprendre ses esprits, et de prendre conscience de qui l’on est, où l’on habite, etc. Prêter attention à soi, à l’autre, à ce qui est, est ce à quoi nous invite la philosophe Simone Weil dans l’Enracinement. Elle est une posture éthique fondamentale, qui nous restaure en tant que sujet, et donne à l’objet de notre attention la place qui doit être la sienne. Elle est l’alternative à l’excitation du monde actuel, connecté à tout, présent à rien. Le repos est ce dont les écosystèmes naturels ont besoin pour se réhabiliter. Il fait signe vers un choix essentiel que nous devons apprendre à faire : procrastiner ! Garder des choses à faire pour le lendemain, savoir s’arrêter, est une vertu, dont nous parle Charles Péguy dans le Porche du Mystère de la Deuxième vertu. Il s’agit d’une condition de l’espérance, dont nous avons tant besoin aujourd’hui. Nous voici donc au seuil d’un choix crucial : savoir distinguer nos vrais et nos faux besoins. C’est alors que nous pourrons laisser filer les vaines affaires du monde, pour renouer les fils du sens de nos vies terrestres. Emmanuel Paul de Kèpos... La coopération au cœur des enjeux de transition écologique10 septembre 2021RéflexionsLes enjeux écologiques sont une invitation à reconfigurer les modalités de la vie économique, de la compétition à la coopération. En effet, la coopération apparaît comme une approche qui est : Plus efficiente, garantissant un meilleur usage des ressources.Plus efficace, rendant possible l’atteinte de meilleurs résultats en matière d’impact écologique.Davantage porteuse de sens, à l’heure où la question du sens se pose avec acuité à nos organisations économiques, sociales et politiques. Des enjeux vitaux Les enjeux liés à la crise écologique sont vitaux pour l’humanité. Quelques chiffres pour l’illustrer : Les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) représentent 81 % du mix d’énergie primaire dans le monde. Il nous faut, d’ici 2050, quasiment réduire à 0 cette consommation.Le pic du pétrole conventionnel a été atteint depuis 2005. Le maintien de la production ne peut s’effectuer qu’avec le recours aux pétroles non conventionnels. On ne sait combien de temps ceux-ci pourront assurer nos approvisionnements.Le taux de CO2 dans l’atmosphère est aujourd’hui au niveau le plus élevé depuis 3 millions d’années.Pour atteindre la neutralité carbone, il nous faut diminuer nos émissions de Gaz à Effets de Serre par un facteur 6 d’ici 2050 par rapport à 1990, tout en doublant la capacité de nos écosystèmes à stocker du carbone. Pour l’instant, nous avons à peine parcouru 20 % du chemin (en 30 ans), et seulement via la délocalisation de notre industrie.Le scenario as usual nous met tout droit sur le route d’une augmentation de la température mondiale de + 4°C d’ici 2100 par rapport à la période préindustrielle. Aujourd’hui, nous en sommes déjà à + 1,09°C.La crise de la biodiversité actuelle est vue par les chercheurs comme la 6ème extinction massive des espèces. La précédente date d’il y 60 millions d’années. Celle-ci menace nos approvisionnements alimentaires, la fertilité de nos sols, la disponibilité d’une eau favorable à la consommation humaine, etc. Nous sommes donc face à une crise globale, systémique, « un nouveau régime climatique » comme le dit Bruno Latour. L’homme est devenu une force géologique, qui modifie la structure du système terre : on parle d’« anthropocène », l’ère géologique de l’homme. Dès lors, la transition écologique est un processus de transformation radicale et multidimensionnelle, qui vise à apaiser les contradictions que l’homme a introduites dans le système terre, et qui menacent sa pérennité. La nécessité de cette transformation concerne tous les acteurs : acteurs publics, entreprises, société civile, citoyens, etc. La coopération : une nécessité La vie économique est au cœur des mutations à accomplir. Les modalités d’organisation des échanges doivent évoluer face aux caractère critique des enjeux liés à la transition écologique. La vie économique est en effet organisée selon le principe de la mise en concurrence. La « concurrence libre et non faussée » promue par l’Union Européenne est un principe important pour garantir que la compétition économique soit loyale. Par ailleurs, les étudiants en gestion connaissent bien la matrice créée par Michael Porter, qui montre que la concurrence ne se limite pas à celle directe avec les offreurs des mêmes produits que soi, mais qu’elle est présente tout au long de la chaîne de valeur, vis à vis des fournisseurs, des clients (via leur pouvoir de négociation), vis à vis de nouveaux entrants, ou de produits de substitution. On aboutit alors à un modèle concurrentiel généralisé, centré sur le profit, très efficace pour la création de richesses, mais sans doute beaucoup moins pour leur répartition. La difficulté aujourd’hui est qu’il faut rentrer dans un modèle de sobriété, qui clairement vient percuter de plein fouet les logiques de croissance. Les indicateurs de succès d’une entreprise doivent se déplacer de la sphère financière vers de nouveaux indicateurs de maintien des ressources, de neutralité carbone, de régénération des écosystèmes naturels et de résilience des organisations humaines. Il nous faut donc glisser d’un modèle concurrentiel qui permet une maximisation de la richesse produite, à un nouveau modèle de relation qui permettent d’atténuer nos impacts, de mieux anticiper des risques, de réagir avec cohésion aux situations de crise. Ce nouveau modèle de relation inter-organisations, c’est la coopération : une manière de résoudre collectivement des problématiques communes en misant sur le partage de l’information, la mutualisation de ressources, la synergie entre activités, la répartition équitable du pouvoir de décision et de la valeur créée. C’est un mode de relation qui doit être régulé par la puissance publique pour s’assurer que l’intérêt collectif soit en son centre. Il est une nécessité au moment où la société est traversée de forces centrifuges qui menacent sa cohésion. Pour reprendre le propos de notre introduction, la coopération est : Plus efficiente : la mutualisation de ressources a pour effet la limitation de leur gaspillage.Plus efficace dans ses impacts écologiques et sociaux : elle permet une orientation collective des efforts vers des objectifs de sobriété, en offrant un espace de dialogue, de partage de connaissances et de délibération collective susceptible de placer des objectifs écologiques ambitieux au cœur de l’action collective. En outre, elle garantit une meilleure coordination des efforts, en suscitant un apprentissage collectif qui permet de gagner en efficacité.Porteuse de davantage de sens : elle est une réponse au gouffre actuel entre le gigantisme des moyens techniques à notre disposition, et l’anomie des objectifs de nos organisations. Elle recrée du sens pour tous et pour chacun. Elle permet une herméneutique du réel qui oriente vers un objectif de maintien de l’humanité et de la nature dans leur être. L’exemple de la SCIC Kèpos Kèpos (« Jardin » en grec ancien) expérimente un modèle écosystémique pour œuvrer collectivement, via la coopération inter-entreprise, à la transition écologique du territoire. Il s’agit d’une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) : une société commerciale avec un fonctionnement coopératif, qui se définit vis à vis d’un intérêt collectif, à mi-chemin de l’intérêt privé et de l’intérêt général, autour de la transition écologique de son territoire d’implantation, la région nancéienne. Kèpos est constitué d’un noyau de 24 entreprises, TPE, travailleurs indépendants, associations, engagés sur les questions écologiques, et qui sont dans une logique de développement afin de maximiser leurs impacts écologiques et sociaux. Le but est de passer des seuils de manière collective, la coopérative jouant le rôle d’un outil de développement mutualisé. L’écosystème d’activités ainsi formé est composé d’acteurs qui ne sont ni sur les mêmes métiers, ni sur les mêmes marchés, ni sur les mêmes secteurs, favorisant par là-même leurs interactions. La coopération s’y vit de plusieurs manières : Via une gouvernance multipartite, incluant des acteurs privés et publics, créant une véritable entreprise partagée.Par un accompagnement des dirigeants de chaque membre, afin de l’aider à prendre de la hauteur.En privilégiant un développement endémique de relations entre membres et avec les partenaires de l’écosystème, s’appuyant sur des fertilisations croisées tout azimut. Les relations d’affaire entre membres n’ont de cesse de s’y multiplier.A travers des propositions de formations pour monter en compétence individuellement et collectivement.Via la mutualisation de ressources auxquelles aucun des membres, seul, ne pourrait prétendre.En organisant des rencontres avec des experts des questions écologiques, notamment des universitaires.En mutualisant les offres et en menant une prospection collective des gros donneurs d’ordres.En proposant aux coopérateurs un bouquet de services : conseil, recherche de financement, recrutement, etc.En mettant en place une représentation commune auprès des pouvoirs publics.En vivant tout cela dans un climat de convivialité et d’entraide. Kèpos est à l’heure actuelle en train de chercher à étendre son modèle au-delà de son premier cercle de coopérateurs. C’est tout le sens de la labellisation PTCE émergents (Pôle Territorial de Coopération Economique) que la coopérative vient d’obtenir dans le cadre du Plan de relance. La relation avec la sphère publique n’est pas oubliée, et certaines collectivités sont entrées au capital de la SCIC. Kèpos se pose ainsi en relais proactif de politiques publiques qui peu à peu se construisent en matière de transition écologique, en même temps qu’il cherche à les influencer. Dans le contexte des crises climatique et de la biodiversité, les expérimentations, telles celle menée par Kèpos, sont des jalons essentiels pour réorienter l’activité économique vers la durabilité et la sobriété. Il est crucial que ces expérimentations puissent prospérer et tenter de trouver des solutions pour que les enjeux écologiques soient réellement à l’agenda des entreprises. Emmanuel Paul de Kèpos... La consommation durable : un oxymore à dépasser !15 avril 2021RéflexionsCe blog est l’espace d’expression de la SCIC Kèpos et de ses membres. Aussi donnons-nous la parole aujourd’hui à Chloé Lelarge, fondatrice du cabinet Frugali, experte sur les questions d’alimentation responsable et de consommation durable, et membre fondatrice de Kèpos. Le Petit Robert définit le terme consommer comme suit : « Mener (une chose) au terme de son accomplissement (➙ consommation). … Consommer le mariage : accomplir l’union charnelle. Amener (une chose) à destruction en utilisant sa substance ; en faire un usage qui la rend ensuite inutilisable. ➙ user de, utiliser » Quelle dualité au sein de l’action la plus populaire et banale de notre quotidien ! A première vue, rien de très durable dans cette action ; car durabilité fait aujourd’hui écho à l’idée de pérennité. Consommation et durabilité, deux notions qui semblent antinomiques, contraires. Mais à l’heure où la consommation est le fondement de notre société, peut-on s’aventurer à imaginer le dessein d’un projet de société basé sur la consommation durable ? Une consommation désenchantée A l’aube des années 50 est entrée en marche ce que l’on a nommé « la société de consommation ». Tels un véritable monstre semblable au ventre de Paris dont parlait Victor Hugo, la société et ses membres se sont dotés d’un pouvoir d’achat et d’acquisition puissant. Si puissant qu’avec lui, ils ont embarqué l’agriculture, et notre relation au vivant. Tout ce qui est, ou était, est devenu “biens de consommation”. Parallèlement à cette facilité d’acquisition, les femmes ont accédé au marché de l’emploi, et l’entrée dans les foyers de nombreux objets ménagers a permis une véritable émancipation, un gain de temps et une économie d’effort. Mais aujourd’hui, en proie aux perspectives noires du réchauffement climatique et à la crise sanitaire mondiale, n’est il pas temps de ralentir ? Bien plus que des biens et services, nous consommons sentiments, relations et expériences. La pandémie marque un coup d’arrêt à notre frénésie et nous sommes obligés de nous stopper net. Perdus et hagards, apeurés par cette idée puissante de vide, nous nous retrouvons à prendre conscience de notre fragilité et fébrilité face aux vivants. Par-delà l’assouvissement ultime de besoins non indispensables, que cherchons nous à combler ? Sommes-nous en mal d’amour, de liens, d’échanges ? Nous répondons à cette demande de contact via les applications et les réseaux sociaux. Course ultime, quête de la personne parfaite, aucune satisfaction pérenne ne se dégage de ces modes de consommation. Pire encore, ils donnent la sensation que tout est possible, ignorant effort et patience ; ils piétinent le sens de nos vies. Les impasses de la culpabilité Dans cet article nous tentons de répondre à ces questions pour esquisser des pistes permettant de faire autrement. Alors consommer durablement, est-ce renoncer au confort matériel, à la joie de se faire plaisir, à celle d’offrir, à celle de recevoir ? Voici une tentative de réponse. Aujourd’hui nous n’allons pas vous parler d’écologie, ni même de climat mais plutôt de simplicité, de découverte, et de joie de vivre et faire pour soi et les autres. Car insister sur la responsabilité, l’ acte d’achat, la conscience, la prise de conscience… se résume plus à une forme de culpabilité qu’à un point de départ en faveur du changement ! Non là ne peut pas être le point de départ d’une véritable transformation. Deux extrêmes s’opposent et produisent un sentiment de distance, de mépris, de lassitude, à l’égard de tout changement, gestes et pratiques contribuant à une “forme de durabilité”. Il en ressort un assez vulgaire “après moi le déluge”. Là n’est pas le propos, et trouver des raisons rationnelles au changement pour faire évoluer un individu est presque perdu d’avance. Opérer une mise en action positive Deux choses sont donc nécessaires pour une prise de conscience et une traduction dans les actes. D’une part, que ce soit à l’échelle d’un individu, d’un foyer, d’une collectivité, d’une entreprise ou encore au sommet de l’État, rien ne se fera sans effort consacré au changement et qui concerne l’individuel et le collectif. D’autre part, le premier acte de l’effort devra toujours porter sur quelque chose d’accessible. Revenons aux actes de consommation : que disent-ils de nous ? Que ce soit l’achat d’un objet neuf pour un anniversaire, la consommation effrénée de viande, la confiance accordée aux fake news, nous y plaçons des critères de confiance et de réassurance. Or, l’humanité s’est construite à travers les traditions, celles qui ont forgé la transmission de la pratique. Petit à petit, la société de consommation est venue remplacer cette forme de tradition et, avec elle nos savoirs, nos savoir-faire, nos relations aux autres. A défaut de vous servir un “c’était mieux avant” ou d’exhorter les boomer à ramasser leurs déchets, je vous propose de changer dans votre tête, de modifier votre point de vue . Se défaire de l’acte de consommer en devient totalement libérateur, car il enlève tout rapport marchand et graduel à l’autre. Alors par quoi/par où commencer pour que l’étape première de notre changement soit un début prometteur ? Nous pouvons recenser tout ce qui nous est agréable dans notre quotidien. Ce dont nous avons besoin pour nous sentir bien. Quatre dimensions peuvent nous convaincre de changer : l’écologie, l’économie, la santé et le lien social. Alors notre sage capacité à la résilience pourra nous mener à une consommation dite durable. Et ce d’autant plus que, si la consommation doit se heurter à un brusque et violent traumatisme sociétal, environnemental, économique et sanitaire, la résilience passe principalement et tout d’abord par le principe d’altérité : connaître et vivre avec l’autre dans un souci d’entraide. PS : Quelques petites évolutions peuvent nous donner un peu de confiance, telles ces aspects réglementaires liés à la loi Climat en préparation : Obligation d’ici 2030 pour les commerces de détail de plus de 400 m 2 de consacrer au moins 20 % de leur surface au vrac.Expérimentation du “Oui pub” : interdiction de la distribution à domicile d’imprimés papiers ou cartonnés non adressés lorsque l’autorisation de les recevoir n’est pas expressément affichée sur la boîte aux lettres.Instauration d’un “Eco-score” : amélioration de l’information du consommateur sur l’empreinte carbone des produits. Chloé Lelarge de Frugali... Léviathan pétrolier9 mars 2021RéflexionsAlors que la planète finance s’inquiète d’un retour de l’inflation et d’une hausse des taux, on note ces dernières semaines une hausse sensible des prix du pétrole, favorisée par le maintien de restrictions de leur production par les pays de l’Opep. Dans le même temps, certains tensions se font jour en matière d’approvisionnement en semi-conducteurs, en plastique ou encore en métaux. Tous ces matériaux ou produits subissent une double situation d’envolée de la demande suite au Covid, et de capacités de production détenues par un nombre limité d’acteurs, notamment asiatiques, qui n’arrivent pas à fournir. Ces signaux faibles d’une situation économique extrêmement fragile ne sont pas une surprise pour les personnes qui s’intéressent à la question de la disponibilité des ressources dans un monde fini. Et quelque part, on peut se dire raisonnablement : ce n’est que le début ! Pour en prendre la mesure, nous vous proposons ici une relecture de l’ouvrage de référence de Mathieu Auzanneau sur l’histoire du pétrole, nommé tout simplement Or noir. Celui-ci reprend un siècle et demi d’histoire récente du pétrole, depuis le premier forage du Colonel Drake en Pennsylvanie en 1859, jusqu’aux guerres du Golfe et la crise de 2008. Plusieurs idées forces en ressortent. La première est que l’industrie pétrolière est l’industrie la plus rentable qui ne fut jamais, générant des fortunes inédites à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Cette rentabilité s’explique par des infrastructures somme toute légères, par rapport à la valeur énergétique et donc économique d’un tel liquide. En effet, dans les puits classiques, il suffit tout bonnement de forer pour que le pétrole jaillissent, là où l’extraction de la source d’énergie de la précédente révolution industrielle (le charbon), était extrêmement intense en capital et surtout en travail. Cette rentabilité exceptionnelle était couplée à une abondance inimaginable, à tel point que l’industrie, pendant des décennies, a dû œuvrer, à coup d’ententes et de cartels, à limiter drastiquement la production pour que les cours ne s’effondrent pas. Les cours n’en sont pas moins restés extrêmement faibles jusqu’à la fin des années 60, sans pour autant gêner l’expansion de la richesse chez les principaux acteurs du secteur. Cette régulation par le cartel s’est accompagnée d’une très grande porosité entre les acteurs privés du secteur et les acteurs publics, notamment aux Etats-Unis, où leurs intérêts sont indissociables. Et ceci a toujours été avec des manœuvres géopolitiques de plus en plus déstabilisatrices pour s’assurer de l’accès aux réserves dans les zones les plus richement dotées, en particulier au Moyen-Orient. Dans ce contexte, qui prévaut pendant quasiment 100 ans, l’industrie connaît un pivot extrêmement puissant au tournant des années 1970. C’est à cette époque que les puits de pétrole américains, en Californie ou au Texas, voient leur production diminuer. On passe alors d’un marché piloté par la demande (avec une offre qui semble intarissable) à un marché piloté par l’offre, qui elle apparaît alors limitée quand la demande devient insatiable. En ce sens, les années 1970 marquent véritablement le passage dans le monde contemporain tel que nous le connaissons aujourd’hui. Nous rentrons alors dans un contexte d’augmentation des prix que les désordres géopolitiques au Moyen-Orient vont catalyser lors des chocs pétroliers de 1973 et 1979. Les prix n’en finiront plus, dès lors, de suivre des courbes en « crêtes de punk », entre le contre-choc des années 80 et l’envolée des prix précédant la grand crise de 2008. Surtout, ce qui marque les acteurs de l’industrie, c’est tout d’abord la reprise en main des ressources par les grands pays producteurs au détriment des majors occidentales, mais aussi l’incapacité de l’industrie à découvrir de nouvelles réserves pouvant compenser celles qui peu à peu se tarissent. C’est ainsi que les acteurs pétroliers paraissent depuis quelques décennies paralysés par l’épuisement successif d’un certain nombre de champs pétroliers. Il n’y a quasiment plus de doute aujourd’hui pour dire que le pic pétrolier conventionnel a été atteint dans les années 2000, et que la production ne peut se maintenir que grâce aux pétroles non conventionnels (pétrole de roche mère, offshore profond, sables bitumineux). Dans le même temps, le fait que les réserves d’Irak soient encore largement disponibles, du fait des guerres et embargos qui ont prévalu dans ce pays pendant des décennies, explique qu’il soit au centre du jeu géopolitique mondial. A la lecture de cette somme historique, on comprend que la préoccupation du pic pétrolier traverse toute l’industrie depuis un moment, sans que ces questions ne viennent troubler la quiétude du grand public et de la sphère médiatique. Or, quand on regarde à quel point l’abondance énergétique rendue possible par le pétrole a modifié du tout au tout notre monde et l’a fait entrer dans une trajectoire asymptotique, on ne peut qu’avoir l’impression d’un Leviathan, d’un monstre, formé de ce que nous sommes devenus, et qui commence à vaciller sur ses jambes et à perdre son équilibre. Emmanuel Paul de Kèpos... Grand Nancy : engageons la transition écologique de l’économie métropolitaine !9 février 2021RéflexionsDans la foulée de notre contribution à la construction d’un Business Act Régional, tel que proposé par la Région Grand Est, nous publions aujourd’hui un nouveau texte destiné aux élus de la Métropole du Grand Nancy. Son propos est de montrer qu’à l’échelle d’une agglomération, cette crise du Covid place entreprises et acteurs politiques à la croisée des chemins, pour se saisir résolument, ou non, des questions de transition écologique. La crise sanitaire que nous connaissons actuellement va marquer pour des décennies nos territoires et leur trajectoire de développement. Ses conséquences sont systémiques et touchent, à court, moyen et long terme, toutes les dimensions de la vie de la cité : sociale, économique, écologique, politique, etc. Cela appelle des politiques publiques de résilience pour absorber le choc et en tirer profit afin de réorienter nos modèles. Or, cette épidémie du Covid-19 n’est qu’un artefact d’une mutation d’une plus grande ampleur, l’anthropocène, l’ère géologique de l’homme, qui demande une transformation globale et multidimensionnelle de nos modes de production, de consommation et de vie vers la durabilité : la transition écologique. L’objet de cette tribune est d’appeler à ce que cette crise soit un tremplin vers une mise en route effective et ambitieuse de cette transition à l’échelle du Grand Nancy. La crise du Covid-19 révèle nos fragilités territoriales S’il s’avère aujourd’hui indispensable de réviser les stratégies et les modalités du développement économique local, c’est d’abord parce que la crise sanitaire a révélé de grandes fragilités. Fragilité d’abord de notre système de soins, dont les infrastructures et le fonctionnement se sont révélés très vite sous tension au printemps dernier, sous l’effet d’une situation qui n’avait pas été anticipée. Fragilité industrielle ensuite, marquant ce qui serait, au yeux de nombreux observateurs, la fin de la mondialisation telle que nous l’avons connue jusqu’à présent. Notre très forte dépendance industrielle vis à vis de la Chine a ainsi conduit, dans un pays aussi développé et avancé technologiquement que le nôtre, à la pénurie d’un produit aussi simple à fabriquer qu’un masque chirurgical !Fragilité de notre tissu économique en général, fonctionnant en flux tendus et sans marge de manœuvre quand la situation conjoncturelle se dégrade. Les experts s’accordent d’ailleurs à dire que le niveau d’endettement des entreprises françaises est alarmant, ce qu’on peut relier à un manque de fonds propre et à une incapacité des dirigeants à projeter leurs entreprises autrement que dans une perspective de type « business as usual ».Fragilité sociale et culturelle enfin, avec des dégâts très importants sur la cohésion de la société, les ressources des ménages les plus fragiles, l’isolement des personnes, l’individualisme, l’éducation des jeunes générations et la confiance dans l’action publique. Nous sommes dans un moment historique : la “crise” est étymologiquement le moment de la décision, du tri. Or, comme l’exprime si bien Bruno Latour, cette crise sanitaire est comme “enchâssée dans ce qui n’est pas une crise – toujours passagère – mais une mutation écologique durable et irréversible. Si nous avons de bonne chance de « sortir » de la première, nous n’en avons aucune de « sortir » de la seconde. Les deux situations ne sont pas à la même échelle, mais il est très éclairant de les articuler l’une sur l’autre.” Faire face à la mutation écologique Si de puissants intérêts économiques et financiers cherchent aujourd’hui à différer ou faire annuler des normes environnementales estimées trop contraignantes, la réalité matérielle, physique, du globe, se rappellera toujours à nous. Revenons ici brièvement sur quelques-unes de ces “données de base”. Le changement climatique est bien entamé, et nous en voyons régulièrement les manifestations. Si les émissions mondiales de Gaz à Effet de Serre (GES) se poursuivent au rythme actuel, nous atteindrons au moins +4 °C d’ici la fin du siècle, c’est à dire que nous entrerions, d’ici 20 ou 30 ans à peine, dans un monde totalement différent de celui que nous avons connu jusqu’alors, celui-là même qui a permis la formidable croissance économique des 70 dernières années : multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes (inondations, vagues de chaleur), qui deviendront des menaces permanentes ; baisse des rendements agricoles partout sur la planète, sous l’effet conjugué du réchauffement et des atteintes diverses à la biodiversité (urbanisation, usage des pesticides et insecticides, pollutions des terres et des mers) ; augmentation de la mortalité directe due aux pics de chaleurs ; problèmes d’accès à l’eau (notre région connaît depuis plusieurs années déjà des situations de sécheresse structurelles) ; et augmentation de la propagation de maladie portées par les insectes, notamment. Rappelons ici au passage que de nombreux scientifiques établissent un lien au moins indirect entre les atteintes à la biodiversité (braconnage, déforestation) et l’apparition de nouveaux virus engendrés par zoonose comme le Sars-Cov-2. La société civile est de plus en plus consciente de ces enjeux. Les marches pour le climat, les mouvements de jeunesse, les associations et ONG, ont contribué à faire connaître et affirmer la priorité de ces questions (plus de deux millions de signataires pour la pétition “L’Affaire du siècle”, par exemple). Les étudiants ne sont pas en reste, en “refusant de contribuer par leur travail à l’accélération des crises environnementales et sociales et souhaitant mener une activité professionnelle cohérente avec l’urgence écologique” (l’Appel pour un réveil écologique compte déjà plus de 32 000 signataires et concerne 400 établissements en Europe). Les consommateurs eux-même se déclarent beaucoup plus sensibilisés, affirmant de plus en plus leurs préférences pour l’alimentation bio, les produits issus de circuits courts, les marques les plus respectueuses de l’environnement. Les entreprises de notre territoire doivent donc aussi prendre en compte ces tendances de fond ! Nouvelle donne pour les politiques publiques de développement économique C’est le propre des entreprises d’appréhender et de trouver des réponses à ce type de contrainte, et même de s’en saisir pour les transformer en opportunités, et de le faire mieux que leurs concurrents ! Mais ces mêmes entreprises ont besoin de visibilité, d’une stratégie claire, globale et cohérente, de long terme pour pouvoir y inscrire leurs propres stratégies de développement, programmer leurs investissements. Or, et c’est tout le paradoxe de notre situation, les entreprises et les banques les plus éclairées et conscientes de ces enjeux appellent justement les autorités publiques à de nouvelles formes de régulation ! Elles le savent, le “business as usual” est incapable d’appréhender les défis du changement climatique, les “externalités négatives” comme les pollutions diverses ou les émissions de CO2 n’entrant pas dans leur champ comptable. En la matière, il revient donc à la force publique d’agir et d’affirmer des orientations fermes et contraignantes, et surtout de réduire les incertitudes pour faciliter la bonne marche des acteurs économiques. Les pouvoirs publics, et singulièrement les collectivités et leur groupements, dont le Grand Nancy, se trouvent donc en situation de devoir fixer un nouveau cadre de développement, et ce en articulation avec ceux de l’Europe et de l’État, qui sur ces questions sont en train d’évoluer. C’est à une nouvelle forme de planification et à de nouvelles régulations que nous appelons aujourd’hui. Elles doivent prendre forme dans le cadre d’un développement économique décentralisé qui, depuis la loi Notre, s’appuie sur les deux piliers que sont les Régions et les Métropoles. Nous sommes convaincus que la crise du Covid-19, qui appelle un soutien nécessaire de la collectivité auprès des branches et des entreprises les plus touchées, offre justement l’opportunité de mettre en place de nouvelles orientations capables de prendre en charge les enjeux écologiques, qui représentent la plus forte menace pour nos sociétés, à moyen terme. Nos propositions pour le Grand Nancy Nous nous permettons donc de faire quelques propositions aux élus de la Métropole du Grand Nancy, pour opérer cette transformation de manière proactive : Le premier levier, et le plus transversal, consiste à changer les termes de la délibération sur le territoire. Il importe que, dans les instances politiques, consulaires, patronales, syndicales, académiques, etc., le débat soit réorienté à la lumière des enjeux écologiques contemporains. Pour cela, il est essentiel que dans toutes ces enceintes, un effort d’information et de mise à niveau des acteurs soit entrepris, pour qu’il connaissent puis maîtrisent ce dont on parle quand on parle de raréfaction des ressources, de changement climatique ou d’effondrement de la biodiversité. Très clairement, les acteurs ne sont pas au niveau de leurs responsabilités sur ce point. La deuxième série de leviers à trait à la question de la formation initiale et continue sur le territoire du Grand Nancy : Faire muter l’offre de formation sur le territoire, en investissant massivement dans la formation professionnelle des personnes qui vont perdre leur emploi, pour réorienter cette force de travail vers les secteurs de la transition écologique. La bonne nouvelle étant que la transition écologique devrait se solder par une création nette d’emploi, via la relocalisation d’activités et le développement de nouvelles filières (recyclage, réemploi, travaux d’économie d’énergie dans les bâtiments existants, etc.).Poser très clairement à l’Université de Lorraine la question de sa stratégie pour que tous les étudiants soient formés de manière sérieuse aux enjeux énergie-climat, et puissent dans leur avenir professionnel avoir les leviers pour contribuer à la transition écologique là où ils trouveront du travail.Créer une filière de formation initiale et continue de haut niveau pour les cadres industriels sur le management de la transition écologique dans l’industrie. Dans le domaine de la politique de soutien aux entreprises : Ne plus soutenir avec de l’argent public aucun projet d’innovation ou d’investissement qui ne soit pas, sur la base d’une évaluation ex-ante, compatible avec l’objectif de la neutralité carbone en 2050. L’idéal serait de faire de même avec les Prêts Garantis par l’État (PGE) et autres outils financiers spécifiques à la période Covid. Comme l’affirme la Convention citoyenne pour le Climat, il faut cesser de soutenir “l’innovation pour l’innovation”. Il ne s’agit pas de contrôler a priori toute innovation : simplement, une innovation ou un investissement industriel qui ne répondra pas aux objectifs de neutralité carbone ne pourra dorénavant plus bénéficier du soutien financier public (de la Métropole du Grand Nancy et des partenaires usuels (Région, BPI, etc.)). Nous affirmons ainsi le rôle indispensable de la collectivité d’orienter le développement économique en faveur de la transition, ce que le marché est aujourd’hui incapable de faire, seul.Pour accompagner la réorientation nécessaire de notre appareil de production vers les stratégies et les secteurs bas carbone, il nous semble essentiel d’assumer politiquement les pertes d’emploi dans les secteurs les plus émetteurs de Gaz à Effet de Serre. Il faut alors être suffisamment proactif pour que les politiques d’attractivité et de soutien aux entreprises soient renforcées sur ces secteurs bas carbone, afin qu’ils offrent les opportunités d’emploi que les personnes à reclasser sont en droit d’attendre.Œuvrer au circuit local de l’argent en multipliant les véhicules d’investissements de proximité (fonds, CIGALES, sociétés de capital-risque régionales). Les monnaies locales complémentaires devront également être beaucoup plus soutenues qu’elle ne le sont aujourd’hui : elles sont des leviers décentralisés très efficaces pour favoriser des chaînes d’approvisionnement et de distributions locales. Favoriser le recours des entreprises locales au système de financement de projets mis en place avec le Plan de relance de l’État et le Green New Deal européen. Ces plans reposent sur le principe d’un fléchage vers des thématiques clés de la transition écologique. Il est essentiel que les entreprises locales bénéficient de l’ingénierie de projet et de l’ingénierie financière qui leur permettra d’aller chercher ces ressources. Ce peut être le rôle de Scalen ou de Grand Nancy Innovation que l’accompagner les acteurs économiques locaux en ce sens. Dans le domaine de la planification économique du territoire : Augmenter sensiblement, à travers un effort de planification, les investissements productifs publics bas carbone, en créant une société d’équipement locale qui s’appuie résolument sur les outils financiers mis à disposition par l’Union Européenne. La transition écologique nécessite des investissements publics et privés importants. Or, ces dernières décennies, les plans d’ajustement structurels ont justement conduit à réduire l’investissement public. Dans une logique de planification, il est au contraire indispensable de programmer ces investissements bas carbone, via par exemple une société mixte permettant de conjuguer capitaux publics et privés.Prise de participation directe de la Métropole du Grand Nancy, avec le Conseil régional, dans les entreprises clés de la transition écologique du territoire, pour peu qu’elles aient leur centre de décision localement. Cela est essentiel pour orienter les stratégies industrielles et économiques vers la transition bas carbone, de manière cohérente et organisée.Orienter la commande publique en renforçant la pondération des critères environnementaux dans les appels d’offres du Grand nancy. En matière de commerce : L’approche sélective des projets bénéficiant d’un soutien public dont nous parlions plus haut doit être étendue à tous les leviers d’action en faveur des entreprises, en particulier à l’échelle locale. Les commissions départementales d’aménagement commercial (CDAC) devront par exemple intégrer l’impératif de neutralité carbone dans l’évaluation des projets proposés, y compris en aval, au niveau du consommateur (par exemple : le nouveau commerce implanté devra proposer une solution de réemploi / réparation / recyclage et intégrer une chaîne régionale dédiée).La réorientation de la consommation que l’on a vue à l’occasion du confinement vers les circuits courts doit être saisie au vol, pour renforcer l’assise du commerce de centre ville. A la faveur des faillites qui ne manqueront pas de se produire dans les commerces périphériques, il importe que la puissance publique récupère les locaux laissés vacants et les friches pour les rendre à l’agriculture, et desserrer la contrainte foncière autour de la Métropole du Grand Nancy. Celle-ci pourra s’adresser à elle même un objectif de zéro artificialisation nette. Ces quelques propositions méritent d’être affinées, précisées, chiffrées. Il nous semblait important, à ce stade, d’inscrire ces réflexions dans celles des équipes politiques qui se mettent en place sur la Métropole du Grand Nancy depuis les dernières élections, en posant les quelques jalons de ce que devrait être, selon nous, un développement économique local pleinement orienté en faveur de la transition écologique. La crise du Covid-19, qui hélas en présage d’autres, nous offre justement l’opportunité de sortir d’un modèle de développement délétère et de mettre en place les bases d’une société bas-carbone. Ce choix de société doit d’abord être un choix démocratique, qui dépasse largement les cercles entrepreneuriaux, pour engager ensemble entreprises, collectivités, et associations, chefs d’entreprises et syndicats, consommateurs et citoyens, vers un avenir viable et désirable. Emmanuel PAUL, Président de la SCIC Kèpos Laure HAMMERER, Samuel COLIN et Ian Mc LAUGHLIN, salariés de Kèpos Caroline ANTOINE, Artiste-Plasticienne et Paysagiste indépendante Anne BLANCHART, Présidente de Sol &co Yohan BLANCHE, Directeur d’Un Toit Partagé Cécilia GANA, Gérante de Day by Day Nancy Pierre-Antoine PHULPIN, Gérant de I Wood Martin THIRIAU, Président de SOS Futur Emmanuel Paul de Kèpos... Aspects philosophiques et spirituels de la transition écologique9 novembre 2020RéflexionsLes réunions des membres de Kèpos sont parfois l’occasion de prendre un peu de hauteur. Ce fut le cas en octobre , lors d’une session intitulée « Enjeux philosophiques et spirituels de la transition écologique ». Kèpos recevait à cette occasion Xénophon Tenezakis, agrégé de philosophie, et Aramis Marin, enseignant-chercheur en gestion très intéressé par les questions de spiritualité. En matière philosophique, il est possible de partir d’une question simple : « Comment en est-on arrivé là ? ». Couramment, on admet une opposition entre nature et culture, la première étant ce qui est là, et la seconde, ce qui entretient, ce qui cultive la nature. Chez les grecs, la nature est proche du cosmos, ce qui est ordonné. Les êtres croissent selon cette nature, qui est une forme d’essence. On ne peut dès lors « faire n’importe quoi », « sortir de la nature ». Il en va de même chez les Chrétiens, chez qui l’homme est dépositaire de la nature. Il en prend soin et respecte son ordre immanent. Le progrès technique et scientifique vient bouleverser ces approches : il fait apparaître la nature comme chaos. Le monde n’a plus d’ordre, plus de but. Il importe dès lors à l’homme d’ordonner la nature, car il apparaît alors que, fondamentalement, l’ordre immanent au monde ne lui convient pas. L’humanisme est ce moment où l’homme apparaît au-dessus de tout. Cependant, on ne peut tout maîtriser, et très vite apparaissent des effets imprévus à l’action humaine, l’homme, par définition, n’ayant pas une vision globale. C’est alors que l’environnement conditionné par l’homme conditionne l’homme en retour. La maîtrise semble seulement partielle, et tout un ensemble de désordres apparaissent : changement climatique, effondrement de la biodiversité, pollution généralisée des écosystèmes, etc. Très vite, la question que nous nous posions initialement devient : « Que faire ? » La première option serait sans doute de faire de la nature un nouvel absolu, quelque chose de sacré ayant une valeur religieuse. On peut craindre cependant l’aspect dogmatique de la solution. La deuxième option serait de renforcer notre approche technologique, afin de mieux maîtriser la situation, les effets imprévus dont nous avons parlé tout à l’heure étant alors vu comme un déficit de technologies. Mais il est cependant fort probable que ce qu’il s’agit d’appréhender, dans sa globalité, excède les capacités d’absorption de l’homme. La troisième possibilité, qui peut paraître plus raisonnable, est de développer une autre technologie, reposant sur les interactions Win/Win. Cela implique de considérer que l’homme ne fait qu’un avec la nature, car en modifiant la nature, l’homme se modifie lui-même. Il importe alors de trouver les formes d’interaction non nocives. Au cœur de cela se trouve l’idée d’interdépendances, notamment locales. Cela suppose une science qui ne se déploie pas sur le modèle de la loi universelle, et un effort pour sortir de la standardisation. Le fait que ces interdépendances soient locales rend cela très difficile, à l’heure où les interdépendances sont surtout globales. Finalement, il ne s’agit de pas autre chose que de chercher à « faire entrer le dentifrice dans le tube », que l’humanité récente s’est appliquée à faire sortir ! Au-delà de ces réflexions philosophiques, Aramis Marin, très proche de la spiritualité dite ignatienne, issue des Jésuites, donne des éléments supplémentaires sur ce qui peut nous inviter à initier et conduire la transition écologique. Sa thèse est simple : fondamentalement, il ne faut rien changer ! La transition doit venir naturellement, telle quelque chose qui naît. Pour cela, un effort de définition doit être fait sur ce qu’est la spiritualité. Il s’agit là d’une dimension humaine importante, relative à la perception que l’homme a de lui-même dans sa relation au monde. Cette dimension spirituelle est très liée à la question de la transcendance. Mais c’est aussi une expérience, une chose à vivre liée à un système de croyances. C’est enfin, une finalité, vue comme ce que j’espère. Dans ce cas, pourquoi parler spiritualité lorsque l’on évoque la question de la transition écologique ? Plusieurs éléments peuvent être cités : La dimension spirituelle nous permet en la matière d’avoir accès à un horizon plus large, qui fondamentalement nous oriente vers la sobriété, voire, pour certains, l’ascèse.Elle nous invite à gagner en liberté, car elle remet en perspective la question de la finalité et des moyens. In fine, l’homme peut y trouver la paix.Enfin, c’est un bon moyen pour ne pas se fatiguer : un activiste avec son énergie propre se fatigue vite, celui qui puise dans une transcendance trouve des ressources externes utiles pour avancer loin. Dès lors, comment mettre en place cette spiritualité de la transition ? L’approche est relativement simple. Tout d’abord prendre du recul, de la hauteur, de la distance (marcher, écrire, parler). Il importe en effet que « l’eau soit tranquille ». Puis contempler et méditer, pour admirer ce que l’on voit et écouter les mouvements intérieurs que l’on perçoit. Enfin, se laisser éprouver par une austérité en vue d’une ascèse joyeuse. Ce choix de la pauvreté ouvre vers la mystique et le lien avec la terre vécue comme ce qui nous donne ce dont on a besoin. Au final, il est alors possible de sortir de l’accablement pour construire la résilience. Emmanuel Paul de Kèpos... Faire évoluer les comportements : quels leviers ?29 septembre 2020RéflexionsLa transition écologique appelle un changement profond des comportements individuels. Mais comment y parvenir ? C’est sur cette question que butent beaucoup d’initiatives publiques et privées pourtant très louables. Il semble que ces comportements ont une inertie absolument terrible, et qu’hélas, alors que l’urgence climatique menace, nous en soyons réduits à des petits pas. Et pourtant, la situation pourrait être résumée avec une phrase de Winston Churchill : « Mieux vaut prendre le changement par la main, avant qu’il ne nous prenne à la gorge ». Ces enjeux étaient à l’ordre du jour d’une rencontre organisée par l’association Citoyens & Territoires, à la Cité des paysages, sur la colline de Sion, le 17 septembre dernier. L’occasion d’échanges très riches, sous l’éclairage d’une enseignante-chercheuse en psychologie sociale, Lolita Rubens, dont nous nous permettons de reprendre à grands traits l’exposé. Si les comportements sont parmi les choses humaines un des traits les plus difficiles à modifier, c’est parce nous sommes actuellement dans une situation où ce qui nous fait le plus défaut, c’est l’attention. Et précisément, nous sommes tous pris dans une série d’injonctions que nous adressent notre rythme de vie, la publicité ou nos téléphones portables. Dans ces conditions, il est très difficile de relever la tête pour mener une réflexion construite sur ce qui serait, parmi nos habitudes, des comportements souhaitables. Mais alors, sur quels leviers s’appuyer pour faire évoluer des comportements ? Le premier d’entre eux consiste à « inhiber l’habitude », c’est à dire à réussir à desserrer la contrainte de l’habitude pour en faire évoluer les paramètres. L’exemple choisi par Lolita Rubens concerne les nudges, ces incitations, parfois ludiques, qui réorientent nos comportements. Peuvent être ainsi modifiée des interfaces hommes/machines, des aménagements urbains, des équipements collectifs. On va alors gamifier les usages ou formuler les choix à effectuer d’une manière qui change les réponses apportées par les utilisateurs. Nous sommes ici très loin de changements structurels, et la liberté de l’individu est à peine prise en compte. En outre, l’effet du nudge peut vite s’épuiser. Bref, nous n’atteindrons pas nos objectifs de changement de comportement qu’avec ce type d’approches. Le deuxième levier est plus puissant. Il laisse la place à la persuasion pour modifier les attitudes des agents. Par attitudes, on entend alors les représentations qui déterminent les comportements. Le discours rationnel devient possible, mais à lui seul, il ne suffira pas. Deux autres leviers doivent être actionnés concomitamment : les normes collectives et le contrôle perçu. En effet, il faut que l’agent puisse se rattacher à un système de normes, partagées collectivement, qui lui indiquent qu’il n’est pas seul dans ses efforts, et que son action conjuguée à celle des autres les oriente vers un avenir souhaitable, désiré en commun. C’est tout le rôle du story telling et de films comme Demain, qui indiquent une direction que l’on a envie de suivre avec d’autres. Mais persuasion et ancrage dans un système de normes partagées ne sont pas suffisants : il faut que l’agent ait une impression de contrôle perçu sur la situation, qu’il sente qu’il est en capacité d’agir sur le système en question. Si l’on se contente de le mettre au courant de l’ampleur des mutations écologiques en cours, il va être sidéré, tétanisé, et se mettra hors service pour se protéger. Les gens ont peur quand ils ne savent pas quoi faire. Orienter la personne vers l’action concrète en lui donnant des clés sera anxiolitique et lui donnera la possibilité de transformer une compréhension intellectuelle en action opérationnelle. Cette méthode est plus efficace et plus respectueuse de la liberté des individus que la précédente, mais on peut aller plus loin. Pour cela, il importe de regarder quels sont les facteurs d’un engagement personnel ou collectif. Ce qui apparaît, c’est que ce facteur d’engagement, c’est l’engagement précédent. Pour peu que l’on arrive, en utilisant l’un ou l’autre des leviers précédents, à initier un premier engagement, si léger soit-il, celui-ci va enclencher une dynamique vertueuse vers des engagements de plus en plus forts et consistants. L’engagement renforce l’engagement. C’est ainsi qu’un petit pas initial librement consenti peut permettre d’aboutir à des changements systémiques à l’échelle d’un individu, d’un collectif ou d’un pays. Il faut donc toujours capitaliser sur les réussites précédentes, si minimes fussent-elles. Ce qui est intéressant avec cette idée, c’est qu’elle restaure un espace pour la liberté humaine, et partant, pour la dignité de la personne. En effet, la monopolisation de l’attention des individus est une forme d’aliénation, par laquelle la personne ne s’appartient plus, mais agit en fonction d’algorithmes qui la conditionnent. Or, l’engagement, c’est la liberté. Cette logique d’engagements croissants est liée à une logique d’émancipation, d’empowerment qui rend possible, pour l’homme, une réappropriation de ses conditions d’existence. Tout n’est donc pas perdu, pour peu que nous sachions relever la tête de nos écrans ! Emmanuel Paul de Kèpos... La transition de notre système alimentaire24 août 2020RéflexionsLes coopérateurs de Kèpos ont reçu récemment lors de l’une de leurs réunions Yves Leroux, enseignant-chercheur à l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie et des Industrie Alimentaires (ENSAIA) de Vandœuvre-lès-Nancy. Après avoir déjà échangé avec un agriculteur, ils poursuivent ainsi la réflexion sur la nécessaire transition de notre système alimentaire. Le texte ci-dessous est la synthèse des propos tenus à cette occasion. On se fait souvent une mauvaise image de la nécessaire transition de notre système alimentaire. Cela est dû au point de vue qui est souvent adopté, celui du militant. Or, nous baignons dans un système agro-industriel qui a connu ces dernières décennies un développement hégémonique. Ce système est d’abord un système de masse. Il y a certes des niches bien connues (les Amap par exemple), mais ce qui importe, c’est la masse. Ce système est rentré dans une logique de financiarisation qui fait que la firme n’est plus pilotée par des industriels, mais par des financiers qui cherchent à optimiser financièrement les modèles. Ceux-ci ont donc subi une modification complète de leur gouvernance. Cela a abouti à une diminution spectaculaire du coût des aliments. Ainsi, le budget alimentaire des ménages, qui représentait 30 % de leur budget total dans les années 60, n’en représente plus que 12 % aujourd’hui. Entre temps, c’est le logement qui est devenu le principal poste de dépense. Dans ce contexte, il faut bien comprendre que l’alimentation est une politique européenne. La Politique Agricole Commune (PAC) est même la seule politique complètement intégrée en Europe. Son objectif initial était d’obtenir l’autonomie alimentaire de l’Europe. A sa création en 1962, elle s’est inscrite dans une logique protectionniste, visant à produire plus, à garantir un revenu à tous les paysans, à mettre à disposition des consommateurs des produits pas chers et répondant aux enjeux d’hygiène, pour limiter très fortement les maladies d’origine alimentaire. Cette politique a remarquablement fonctionné, mais s’est traduite par de très fortes externalités négatives (des effets pervers externes au système). Tout l’enjeu aujourd’hui est de ré-internaliser ces externalités négatives, en les faisant rentrer à nouveau dans le prix des aliments. Pour que ces effets indirects aient une valeur dont les agents économiques tiennent comptent, il faut les monétariser. Le système alimentaire français est très complexe. Le taux d’autonomie alimentaire de la France est très élevé, atteignant les 50 %. Mais malgré cela, nous sommes pris dans un système d’échanges permanents, et ce aux échelles régionales, nationales et internationales. La logique d’une concurrence libre et non faussée est ce qui préside à la vie du système. Ce fonctionnement est indissociable d’un modèle qui est avant tout linéaire, de type extractiviste : on extrait des matières premières, on les transforme, on les distribue et elles deviennent des déchets après avoir été consommées. Ces matières premières sont recherchées sur la terre entière, aidées en cela par un coût de l’énergie particulièrement faible. C’est ainsi que les coûts de transport sont moindres que le différentiel de prix entre la France et les pays tiers. On renvoie ainsi les activités de production dans les zones les plus efficaces, sans tenir compte des externalités. Au final, on arrive à une situation où l’on puise sans limite dans l’environnement, on externalise le métabolisme, on déresponsabilise chacun. Dès lors, le locavorisme (le fait de manger local) n’est pas la solution : il faut développer son autonomie alimentaire sans viser un maximum. Pour rappel, l’autonomie alimentaire de Nancy est de 0,92 %, et celle du Grand Est de 6 % (le maximum français est atteint par la région d’Avignon, avec 8%). Reprenons un peu de hauteur : le système terre se heurte aujourd’hui à un certain nombre de limites (réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité, perte de fertilité des sols, etc.). 5 des 9 principales limites de ce type concernent le système alimentaire. Pour exemple, l’impératif de neutralité carbone d’ici 2050, tel qu’il est inscrit dans la loi, implique à cet horizon un bouleversement complet de notre économie. Du point de vue de notre empreinte carbone, cela veut dire passer de 600 millions de teqCO2 à 80 millions, dont la moitié pour notre alimentation. Au vu de ces bouleversements, la transition écologique désigne le passage d’un système d’équilibre à un autre. Il importe donc de la mener en s’appuyant sur des méthodes et des indicateurs. Le mot clé devient alors « bio-économie-circulaire » : il s’agit tout simplement de produire du carbone renouvelable. A partir de la biomasse, il faut donc générer de l’alimentaire et du non alimentaire. Or, nous avons face à nous deux modèles faciles à comprendre : un dominant, de type agro-industriel, et un très marginal, de type hyper-local. Le but aujourd’hui est de remettre du commun dans tout cela, en termes de qualité, de proximité, de partage de la valeur ajoutée, et de justice sociale, sans tomber dans les procès d’intention. En effet, les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS) représentent 85 % du marché : on ne peut pas les négliger. L’hyperlocal ne pèse lui pas plus de 3 % de la consommation alimentaire. C’est un système marginal quantitativement, mais pas qualitativement. L’enjeu principal est donc de définir le Local, le système alimentaire du milieu, en passant d’un modèle linéaire à un modèle circulaire. Cela veut dire reterritorialiser les activités, se réapproprier les enjeux, apprendre la coopération, plus efficace à long terme que la concurrence. Cette coopération doit être pensée entre des métiers complémentaires, à l’instar de ce que Kèpos expérimente, en gardant un équilibre avec le fonctionnement concurrentiel. Cela veut dire construire des contrats circulaires, au lieu de chercher, sur un mode linéaire, à optimiser sans cesse sa position par rapport à l’autre. Cette circularité ne peut être que contractuelle. Le système actuel se caractérise par son absence de sens, car c’est le paysan qui a une histoire à raconter, pas l’industriel. Et aujourd’hui, 15 millions de consommateurs n’ont qu’un arbitrage prix. Ils n’iront jamais chez « C’est qui le patron ? » : ils n’en ont ni la culture, ni les revenus. Or, c’est précisément vers ce type de personnes qu’il faut aller : ceux qui ne sont pas militants et n’en ont pas les moyens. Pour cela, il faut une politique claire de la puissance publique, qui doit passer à coup sûr par la restauration collective (un repas sur 6 en France). Il faut que toutes les collectivités proposent de la qualité, de la proximité, de la justice sociale et du partage de la valeur ajoutée. Cela contribuerait à créer une sorte de sécurité sociale de l’alimentation, dans une société qui reste très structurée par la propriété privée. Et pour développer une logique de type locale, il faut un outil industriel adapté, et un ensemble de méthodes d’action publique pour réinternaliser les externalités : taxes, réglementations, transferts de propriété de type crédit carbone, qui assurent peu à peu à notre société de disposer d’un système alimentaire bas carbone et résilient. Emmanuel Paul de Kèpos...